Green Book
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Green Book revient ce soir à la télévision.

Green Book, de Peter Farrelly, le grand gagnant des Oscars 2019, sera rediffusé à 21h10 sur France 3. Voici un extrait de l’interview du cinéaste tirée du 492e numéro de Première (avec le casting du Chant du loup en couverture). Le réalisateur s’y montre particulièrement enthousiaste dès qu’il s’agit d’évoquer la saison des cérémonies, qu'il découvre après avoir multiplié les succès avec son frère, sans être sélectionné (Mary à tout prix Fous d'Irène...). Il dévoile aussi son admiration sans bornes pour ses deux comédiens principaux, Viggo Mortensen et Mahershala Ali.

On reconnait la touche Farrelly dans Green Book [critique]

Les « frères Farrelly », c’était devenu une sorte de marque déposée. C’est difficile de changer la devanture du magasin…
Exactement. Et les studios attendent qu’on leur propose des films qui ressemblent à ce qu’on a fait précédemment. Green Book a été très dur à monter. Jamais je n’y serais parvenu sans Viggo. Il a lu le script, l’a aimé, mais dans un premier temps, il ne se voyait pas le faire. « Tu crois vraiment que j’en suis capable ? » Il a fallu le rassurer, le convaincre. « Mais enfin, bien sûr que tu peux ! Tu as fait Les Promesses de l’ombre, bon sang ! Ça, c’est de la gnognotte à côté. » Non mais sérieusement ! Et dès qu’on l’a eu, bam, tout s’est enclenché, parce que si tu as Viggo, tu peux obtenir n’importe qui pour les autres rôles, parce que tout le monde – je dis bien tout le monde – rêve de travailler avec lui ! Ça a donc été très facile de convaincre Mahershala. Une fois qu’on avait ces deux types, il y avait deux raisons majeures pour que le film se tourne.

Les deux acteurs sont fabuleux, bien sûr, mais surtout dans leur façon de se compléter et de ne jamais se battre pour avoir la vedette.
Ils ont un respect dingue l’un pour l’autre. Un respect absolu. Mais dans le cas de ce film, le plus généreux, c’est Mahershala. Il laisse Viggo partir en vrille, et lui se contente d’un regard rapide, une mini-réaction, qui améliore encore la performance de Viggo. L’air de rien, ce sont ces réactions furtives, parfois imperceptibles, qui rendent le truc hilarant. Ça marche dans les deux sens, bien sûr, mais leurs rôles respectifs font que Mahershala est plus en retrait. Entre eux, cette générosité ne s’est jamais démentie. Et elle a continué longtemps après le tournage. Quand le film a été primé à Toronto [prix du Public], le studio nous a dit : « OK les gars, c’est un film pour les Oscars. » C’était la première fois de ma vie que quiconque mentionnait les Oscars à propos d’un truc que j’avais fait. Et donc, bref, la question était : « Qui inscrit-on pour l’Oscar du meilleur acteur ? » Tout le monde pensait qu’il fallait mettre les deux. Le studio, Steven Spielberg, moi... Mais Mahershala n’a rien voulu entendre. Il a déclaré : « J’en ai déjà remporté un [pour Moonlight, en 2017], aucune chance que ça se reproduise si vite, alors autant que je ne lui pique pas de voix. C’est son tour. Et il va le gagner... » Ça, je peux vous dire que ce n’est pas banal... Parce que pour moi, ils sont à égalité dans le film, et ils auraient dû le rester pour la course aux Oscars. Mais Mahershala n’a pas changé d’avis.

Donc, Peter Farrelly est désormais un auteur de festival et de films à Oscars ? Même vous, ça doit vous surprendre…
Bon, les Oscars, c’est loin d’être fait, attention. Mais c’est la première tournée des festivals de ma carrière, ça oui ! Et vous savez quoi ? C’est très cool à vivre ! Jusque-là, quand on faisait nos films, on avait une avant-première, et bam ! Terminé, plus rien. Pour continuer à vivre avec le film, il aurait fallu que je me pointe dans les cinémas après la sortie... Alors que là, on montre le film plein de fois, qui plus est à des vrais passionnés de cinéma. On fait le tour du monde face aux plus grands cinéphiles de la planète, Londres, Toronto, Zurich, n’importe où... Vous voulez savoir l’impression que ça donne ? L’impression d’être une rock star. Vous voyagez d’une ville à l’autre et vous revivez le truc devant un public, soir après soir, d’une manière à chaque fois différente. Quel pied ! Le truc le plus phénoménal qu’on puisse vivre dans ce métier.

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L'histoire de Green BookEn 1962, un vigile italo-américain nommé Tony Lip est engagé comme chauffeur pour le Dr. Don Shirley, un célèbre pianiste de jazz qui part en tournée dans le sud conservateur des Etats-Unis.

Bande-annonce de Green Book :


Pour Viggo Mortensen, les critiques contre Green Book sont "basées sur un tissu de conneries"