Le cinéaste approuve la démarche de l'association catholique Promouvoir, qui a obtenu l'annulation du visa d'exploitation de La Vie d'Adèle.
Après avoir fait savoir qu'il comprenait, voire qu'il approuvait, la démarche de l'association Promouvoir responsable de l'annulation du visa d'exploitation de son film La Vie d'Adèle, Abdellatif Kechiche s'en est pris au Ministère de la Culture.
La Vie d'Adèle : le visa annulé
Dans les colonnes de Paris Match, le cinéaste lauréat de la Palme d'Or 2013 grâce à ce chef d'oeuvre qui suit l'histoire d'amour entre Adèle Exarchopoulos et Léa Seydoux et comporte des scènes de sexe lesbiennes explicites a fustigé l'opportunisme du Ministère de la Culture. "Pour le ministère de la Culture, cette histoire est surtout l’occasion de taper sur une association catholique liée au Front national et d’utiliser mon film dans ce but. Je ne suis pas d’accord !", s'est insurgé le réalisateur, alors que Fleur Pellerin a annoncé son intention de contester la décision en cassation.
A contre-courant, il "remercie" au contraire Promouvoir pour avoir "mis le doigt sur les dysfonctionnements de la commission de classification".
Abdellatif Kechiche : "Une interdiction aux moins de 16 ans ne me dérangerait pas"
Au début du mois, Abdellatif Kechiche a déjà pris position en faveur de l'association catholique en affirmant au Monde qu'il ne considérait pas que son film était adapté au jeune public : "Je n’ai jamais pensé que mon film pouvait être vu par des gamins de 12 ans, et je déconseille personnellement à ma fille de le voir avant qu’elle ait 14 ou 15 ans". Il a réitéré ses propos dans les colonnes de Paris Match : "Lors de la sortie (en octobre 2013), j’ai bien dit à Wild Bunch, le distributeur, que je ne concevais pas que le film soit vu par des enfants de 12 ans. En cherchant absolument à viser un public jeune contre ma volonté, il a détourné mes intentions. Et aujourd’hui, (...) la ministre de la Culture, en association avec Wild Bunch, veut se pourvoir en cassation sans tenir compte de mon avis ! Pire : en m’invitant carrément à fermer ma gueule. La liberté d'expression n'est plus".
Et de conclure par une punchline bien polémique, comme il en a le secret : "Le seul parti de gauche, c'est peut-être le Front national aujourd'hui".
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