Dans Sheila, l'histoire d'une vie, France 3 lève le voile sur Annie Chancel, alias Sheila, star des années yé-yé.
A l'occasion de ses 50 ans de carrière, France 3 consacre ce soir à 20h45 un documentaire à Sheila, Sheila, l'histoire d'une vie, qui a vendu 85 millions d'albums. A 67 ans, la chanteuse livre à Télé 7 Jours les secrets de sa magnifique énergie.Dans quel état d’esprit fêtez-vous ces 50 ans de carrière ?Dites plutôt "cinq fois dix ans", ça m’arrange ! J’ai la chance d’être restée enthousiaste, je m’intéresse à l’avenir. Après mes concerts anniversaire à L’Olympia en septembre, j’espère partir en tournée pour mon nouvel album, Solide (WEA Music). Je suis excitée comme si j’avais vingt ans !Qu’avez-vous encore à prouver ?Rien. Quand j’ai repris la scène, après m’être arrêtée neuf ans, Yves (Martin, son deuxième mari, producteur, ndlr) m’a dit : "Vis ça comme un bonus." C’était en 1998. Je veux juste savourer.Quel moment fort retenez-vous de votre parcours ?Il y en a eu tellement… Mon plus gros choc reste celui où j’ai entendu ma voix en studio pour la première fois, en 1962, lors d’une audition. Je l’ai trouvée trop aiguë, ça m’a désespérée.Un documentaire sur France 3 retrace votre histoire : succès phénoménal à 17 ans, période yé-yé, mariage avec Ringo, disco, vos adieux en 1989… Que pensez-vous de ce film ?Je réalise à quel point j’ai été happée par ce tourbillon hors du commun. Waouh ! Je me demande comment je ne suis pas tombée dans la coke, l’alcool ou n’ai pas tenté de me suicider.Comment alors ?J’ai eu la chance de commencer à travailler tôt avec mes parents, marchands de confiseries sur les marchés en banlieue parisienne : ma plus belle école, l’école de la vie. J’y ai puisé une force incroyable. Par tempérament, j’étais toujours voulu me montrer à la hauteur de ce qu’on me demandait : gamine, préparer des paquets de chocolats, et, plus tard, chanter.Vous n’avez jamais oublié d’où vous venez…Il ne faut pas ! Le jour où tu oublies d’où tu viens, tu es mort. L’important, c’est le chemin parcouru. Pas le point d’arrivée. Je suis fière de mon parcours.Vos rapports avec votre fils unique, Ludovic, 37 ans, sont compliqués…Je ne veux faire aucun commentaire !Claude Carrère, votre producteur et pygmalion de 1962 à 1986 est absent du documentaire. Pourquoi ?Il a refusé de témoigner. C’est une honte ! Ça revient à cracher dans la soupe. Moi sans Claude, je ne serais rien, mais lui sans moi ne serait rien non plus. J’ai du respect pour ce qu’il a fait de ma carrière. J’ai mis du temps à lui pardonner ses trahisons. Le plus dur : pendant vingt ans, il n’a pas voulu que je fasse de scène. En fait, il avait peur que je lui échappe, j’étais sa poule aux œufs d’or. Il y a eu les histoires de pognon… Mais bon, si j’avais gagné tout ce que j’aurais dû percevoir, serais-je la même personne aujourd’hui ? Je ne sais pas.Emmanuel Ducasse de Télé 7 Jours
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