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C’est Pixar qui a sonné en fanfare le lancement des festivités : une bonne partie de l’équipe de John Lasseter est venue présenter Monstres Academy, accompagné du superbe court-métrage Le Parapluie bleu, jolie histoire d’amour portée par une direction artistique inédite, au photoréalisme troublant bénéficiant des dernières prouesses techniques du studio.Les « foodimals » de Sony Pictures AnimationMais l’évènement de la journée restait la présentation de Tempêtes de Boulettes géantes 2, que nous ne découvrirons en France qu’en février 2014. Alors qu’ils sont en pleine production (le story-board n’a été terminé que la semaine dernière !), les deux réalisateurs, Cody Cameron et Kris Pearn, ont pris le temps de traverser l’Atlantique pour présenter quelques images de la conception de leur œuvre commune, le tout avec une jovialité qui a fait continuellement exploser de rires une salle archi comble. Mais qu’on ne s’y trompe pas : derrière ces show-men, se cachent de véritables bourreaux de travail. Cette suite d’un des plus gros succès de Sony Pictures Animation promet d’être au film de monstres ce que le premier opus était au film catastrophe. A savoir un démarquage cartoon et culinaire d’un genre très codifié, dans lequel une troupe de héros rocambolesques, toujours conduite par l’inventeur fou Flint Lockwood, explore une île envahie de « foodimals ». Les cinquante espèces de ce bestiaire constitué de nourriture constitueront indéniablement le principal attrait du film : le duo de cinéastes s’est amusé à créer des races improbables en passant des journées entières à torturer des cageots de fruits et légumes pour leur conférer une physionomie animale. Et comme une bonne partie des paysages de l’île est également constituée de nourriture, nous avions le privilège de visionner des vidéos surréalistes, dans lesquelles les honorables informaticiens de Sony Pictures Animation pataugeaient avec un sérieux papal dans des grands bacs remplis de sirop d’érable pour étudier le comportement du liquide autour de leurs pieds et de leurs mains afin de mieux le reproduire en image de synthèse. Si Cameron et Pearn citent volontiers Les Goonies et Jurassic Park comme source d’inspiration, leur film empruntera également son style d’animation au Muppets de Jim Henson. On a connu plus mauvaises références. Du David Lynch animéParmi les autres découvertes de la journée, Blood-C : The Last Dark, long-métrage adapté d’une franchise qui s’est déjà déclinée en série, en manga et en film live. Malheureusement, ce blockbuster nippon horrifique est plombé par un scénario bavard et nébuleux. Quelques scènes d’action énergiques et savoureusement gores parviennent in extremis à sortir le spectateur de sa torpeur. Mais Annecy, c’est aussi (voire surtout) une énorme sélection de courts métrages. Parmi la première salve dévoilée aujourd’hui, nous nous devons de tirer notre chapeau à l’Américain Feral de Daniel Sousa, un conte muet en noir et blanc, au traitement graphique minimaliste mais diablement évocateur, narrant le calvaire d’un enfant sauvage contraint de retourner à la civilisation. Enfin, l’artiste hollandais Rosto, un fidèle d’Annecy, nous a offert l’un des premiers chocs visuels du festival avec l’incroyable Lonely Bones, un cauchemar hypnotique de 10 mn que les fans du David Lynch des grandes heures ne devraient louper sous aucun prétexte. Demain : nous aurons un avant-goût du très attendu Dragons 2 des studios DreamWorks, nous verrons en avant-première Maman est en Amérique, elle a rencontré Buffalo Bill et nous découvrirons un Walt Disney inédit en exclusivité mondiale.Julien Dupuy