Étrange manière de vendre son film : Steven Soderbergh, en pleine promo pour son très sexy Magic Mike, a déclaré qu'il en avait fini avec les grands films. Doit-on comprendre que Magic Mike est un film mineur ? Sans doute. Du moins un long métrage qui se contente de divertir - et à Hollywood, c'est déjà pas mal.Le réalisateur oscarisé pour Traffic et qui avait fait une entrée fracassante dans le monde du cinéma avec Sexe, mensonge et vidéo (Palme d'or à Cannes en 1989) n'aspire plus qu'à prendre du plaisir, et en donner. C'est son diptyque sur Che Guevara, dont le tournage fut difficile et l'accueil mitigé, qui l'a définitivement "guéri" de toute autre ambition. Il avait même parlé à l'époque de prendre sa retraite - il a finalement réalisé pas moins de cinq films depuis dont l'excellent The Informant, et en a encore deux en cours. Sans compter son implication dans d'autres productions, comme le drame de Lynne Ramsay We need to talk about Kevin sur lequel il fut producteur exécutif. Et qui n'est pas franchement ce qu'on peut qualifier de divertissant.Mais cette fois c'est décidé, à 49 ans, Steven Soderbergh veut du fun. Pas de tournage dantesque, ni de pression académique. Le fait d'avoir été viré du Stratège (éviction qu'il a confirmée au Miami Herald) puis de The Man from U.N.C.L.E. a fini de l'en convaincre. Après Magic Mike, il sortira The Bitter Pill, où il retrouve Channing Tatum, et doit tourner cet été Behind The Candelabra, biopic sur le pianiste américain Liberace avec Matt Damon et Michael Douglas. Après ça, il prend un congé sabbatique. "Ça fait cinq ans que je me prépare... Je m'étais donné une date limite et je suis pile dans les temps. Je me transforme en citrouille au mois de janvier" a-t-il déclaré à Reuters.Et si Soderbergh décide de sortir de sa retraite, ce sera plus probablement pour faire de la télé que du cinéma. Il est déjà associé avec HBO pour son biopic sur Liberace, car aucun studio n'en voulait : le film a été jugé trop gay... "On ne peut plus parler de film réaliste, qui ne soit pas de la fantasy ou une adaptation de comics, les studios sont devenus très réticents à produire des films qui ne soit pas totalement pétillant et positif". Qu'à cela ne tienne, Soderbergh veut dont divertir son public avec un film sexy sur le strip-tease, terminer ses projets en cours, et allez traîner ses guêtres ailleurs.Dans la mesure où il a annoncé sa retraite plusieurs fois et n'a en réalité jamais cessé son (hyper)activité, on peut être à peu près sûr de retrouver l'empreinte de Steven Soderbergh quelque part dans les prochaines années - à la télé, sur scène, dans les librairies ou pourquoi pas sur les murs d'une galerie. Tout est possible.En attendant, Magic Mike sortira dans nos salles le 15 août. Showtime :