Joker Joaquin Phoenix
2019 Warner Bros. Entertainment Inc. All Rights Reserved. TM & © DC Comics / Niko Tavernise

Todd Phillips, inspiré par les films sombres des 70’s, a dû lutter avec les producteurs pour que son super-vilain ne soit pas tout public.

Le Joker a beau être un clown, mieux vaut ne pas laisser les enfants jouer avec lui. Le long-métrage éponyme signé Todd Phillips revient sur la genèse du méchant emblématique de l’univers de Batman et il n’est clairement pas destiné aux plus jeunes. Arthur Fleck, artiste raté et Joker en devenir, va plonger dans la folie sur les grands écrans : c’est son comportement inquiétant qui a finalement convaincu les producteurs de classer le film en R-Rated. Comprendre, interdit aux moins de 17 ans aux Etats-Unis.

Dans une interview donnée au Los Angeles Times, le réalisateur Todd Phillips est revenu sur sa lutte pour obtenir la classification. Une année a été nécessaire, "juste pour obtenir l’adhésion de tout le monde avec cette vision plus sombre du personnage." Un combat de longue haleine, durant lequel le cinéaste s’est heurté à divers récifs : "On m’a envoyé des e-mails pour me dire "Vous réalisez que nous vendons des pyjamas Joker pour enfants ?" Il y avait des milliards d’obstacles, qu’il a fallu franchir un par un… À l’époque, je les maudissais tous les jours dans ma tête. Mais maintenant que je peux prendre du recul, je trouve que les producteurs ont fait preuve d’audace en acceptant."

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Pour Joker, Todd Phillips s’est inspiré de nombreux films classés R-Rated : Taxi Driver et La Valse des pantins de Martin ScorseseVol au-dessus d’un nid de coucou de Milos Forman ou encore Serpico de Sidney Lumet. Des classiques qui l’ont influencé et donné envie de faire son nouveau long-métrage. "Toutes ces œuvres qui m’ont marqué quand j’étais jeune, ces personnages des années 70, ne sont plus adaptés pour notre époque et son climat. Alors je me suis dit : "Pourquoi ne pas faire un film de cette veine, mais en adaptant un personnage de comic-book ?""

Todd Phillips a finalement obtenu l’accord de Warner Bros. pour avoir le champ libre sur le ton de son film. L’argument principal étant le très petit budget pour un projet de cette ampleur : les 55 millions de dollars devraient facilement être compensés, surtout si l’œuvre fait bonne impression aux festivals de Toronto et de la Mostra de Venise.

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Le dernier obstacle a été de convaincre Joaquin Phoenix de signer pour incarner le méchant. Sa condition était de jouer "un personnage fait de chair et de sang, suffisamment complexe pour ne pas tomber dans l’écueil du méchant de dessin animé trop facile à lire." L’acteur a obtenu ce qu’il voulait, puisque même lui ne comprend pas entièrement son rôle : "Il y a certains aspects du personnage qui, franchement, ne sont pas encore clairs pour moi" explique-t-il dans une interview relayée par IndieWire. "Mais ça me va très bien comme ça. C’est agréable de ne pas avoir la réponse à toutes les questions, cela demandera une participation de la part du public, qui sera plus impliqué."

Le super-vilain a finalement été classé R-Rated par la commission MPAA (Motion Picture Association of America) aux États-Unis. Les motifs exacts ? "Violence sanglante forte, comportement perturbateur, grossièreté et images sexuelles brèves." Un panier garni, qui correspond parfaitement au pire - et meilleur - ennemi de Batman. De quoi redonner un joli sourire aux fans de DC Comics.

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