The Flash, Superman, Batman, Harley Quinn, Shazam, Aquaman, Wonder Woman et Black Adam s'affrontent pour être le numéro 1. Et le grand gagnant DC s'appelle...
Le DC Extented Universe - tel qu'il a été créé en 2013 par Warner Bros. - prend fin cette année, avec la sortie de The Flash, puis d'Aquaman et le Royaume perdu. Dans la foulée, c'est James Gunn et Peter Safran qui reprendront la licence à leur sauce, à partir de Superman : Legacy (sortie en juillet 2025), avec l'ambition d'enterrer ce qui a été fait avant, pendant plus d'une décennie et dans un désordre certain. 14 films (en attenant Aquaman 2) que Première a tenté de classer du pire au meilleur, avec ce constat édifiant : le pire est aussi le meilleur !
14. Justice League, de Joss Whedon (2017)
Contraint de quitter la production au beau milieu du tournage, en raison d'un drame personnel (la mort de sa fille), Zack Snyder a passé la main à Joss Whedon à la va-vite. DC avait l'espoir que le réalisateur d'Avengers réussisse la même prouesse qu'avec Marvel : filmer la réunion des plus grand héros DC dans un déluge de feu étourdissant ! Perdu. Avec la finesse d'un pachyderme, le cinéaste livre une bouillie numérique infâme, qui échoue sur pratiquement tous les plans (les enjeux, les personnages, l'humour, la mise en scène) et ne prend jamais le temps de donner un minimum d'épaisseur à ses héros. Whedon a signé un gros blockbuster, froid et sans âme. Snyder saura lui en redonner une... (lire plus bas).
13. Wonder Woman 1984, de Patty Jenkins (2020)
Une suite qui revendique une forme de naïveté super-héroïque originelle, comme un hommage total au Superman de 1978. Jusqu’à l’absurde. Le film n'existe que dans la citation semi-parodique permanente et semble terrifié à l’idée d’inventer quoi que ce soit. De ses scènes d’action spectaculairement laides et sur-découpées, à son scénario surchargé et vide à la fois, en passant par ce décorum 80's incroyablement balourd, cette Amazone-là est tout sauf prime !
12. Suicide Squad, de David Ayer 2016)
David Ayer réunit les pires super-méchants de l'univers DC, forcés d'aller faire le sale boulot pour le gouvernement américain. Plutôt marrant de prime abord, le film sombre à mi-chemin et efface progressivement toutes les bonnes idées du début. Un nanar à 175 millions de dollars qui se prend bien trop au sérieux, où surnagent Margo Robbie (Harley Quinn) et dans lequel Will Smith loupe totalement son entrée dans le monde des comic books movies.
11. Shazam : la rage des Dieux, de David F. Sandberg (2023)
La déception est proportionnellement égale à la bonne surprise du premier volet (voir plus bas). L'humour tonitruant a disparu de la suite de Shazam, personnage DC totalement hors cadre, et qui se prend tout à coup très au sérieux. Tantôt gaguesque, tantôt premier degré, cette Rage des Dieux n'a aucun mordant et on aurait même une dent contre le producteur qui a eu l'idée de déguiser ainsi Helen Mirren, qui se demande visiblement ce qu'elle fait ici. Du fan service minimaliste et boursouflé, gênant comme un gamin qui chercherait absolument à être cool en en faisant des caisses...
10. Black Adam, de Jaume Collet-Serra (2022)
Le principe du film était d’offrir à Dwayne Johnson son grand rôle de super-héros. Costume ajusté, muscles ciselés, regard de macho assuré et uppercuts décontractés, The Rock prend son pied dans des plans scope impressionnants. Son Black Adam fait parler sa puissance, encore et encore et encore, comme pour asseoir définitivement que c'est lui, l'héritier de Schwarzenegger ! Sauf qu'il finit par nous assommer sous un déluge de baston sans humour et sans cervelle. On finit rincé... De quoi parlait le film déjà ?
9. Aquaman, de James Wan (2018)
Après le naufrage de la Justice League version Whedon, James Wan peut se targuer d’avoir sauvé l’univers DC avec son carton au box-office (plus d’un milliard de recettes dans le monde). En terme de cinéma, en revanche, on repassera. Visuellement correct - les plans sous l'eau, si délicats à rendre à l'écran, sont véritablement réussis - ce mixe entre La Petite Sirène et Black Panther repose sur un scénario qui se noie sous ses poncifs et pille sans vergogne les classiques du cinéma d’aventure. Reste le charisme de Jason Momoa, qui surnage dans cet océan de CGI.
8. Birds of Prey et la fantabuleuse histoire de Harley Quinn, de Cathy Yan (2020)
Après l'énorme flop Suicide Squad de David Ayer, la Harley Quinn de Margot Robbie s'offre une revanche cinglante dans ce conte féministe explosif qui s’inspire (de loin) de Tarantino ou de Guy Ritchie. Un divertissement qui s'amuse et joue la carte du gang de filles déjanté en introduisant quelques visages de DC au féminin - Huntress, Black Canary et Cassandra Cain - pour faire la peau à un formidable Ewan McGregor en incarnation de la masculinité toxique. Du "Girl Power" bien pensé.
7. Batman V Superman : l'aube de la justice, de Zack Snyder (2016)
Toujours à deux doigts de s'effondrer sous son propre poids, la première rencontre à l'écran entre le Chevalier Noir et l'Homme d'Acier fait des étincelles quand il s'agit d'imposer ses héros en purs héritiers de la mythologie grecque. On peut reprocher beaucoup de choses au film, dont son premier degré un peu pesant et un manque de subtilité, mais rendons à Snyder ce qui appartient à Snyder : l'affrontement entre ces gladiateurs des temps modernes se justifie pleinement et de manière bien plus intelligible dans sa version longue, à privilégier absolument. C'est dans ce director's cut que le combat biblique entre le surhomme terrien et l'Alien déifié prend tout son sens.
6. Shazam ! (2019)
L'une des vraies bonnes surprises de ce DC Universe (et elles ont été rares). Une réjouissante production aux airs de comédie des années 1990, qui trouve le ton idéal, justement équilibré entre vannes et héroïsme, incarnée par une bande d'ados pleine d'énergie. Zachary Levi, en pseudo-Superman malhabile et anxieux, fait son "Chuck show" avec une efficacité redoutable. Un super-teen movie boosté par quelques séquences d'action épiques, particulièrement bien fichues, notamment grâce à la présence de Mark Strong en vilain plus intéressant que d'ordinaire.
5. The Flash, d'Andy Muschietti (2023)
L'évidence saute enfin aux yeux : Ezra Miller est un Flash parfait ! Jusque-là cantonné au rôle du rookie et d'élément comique, on découvre ici l’acteur capable de créer deux personnages dans le même film : un plus âgé, posé, solitaire et introverti, et un autre plus jeune, plus fou, qui traverse les murs et court dans la ville à poil. A l'image de ce binôme génial, le film joue habilement du mutliverse pour faire venir tout un tas de personnages "comics", jusqu'au Batman de Michael Keaton. Un film plein de nostalgie et de références pop, mais qui est aussi une comédie d'action assez spirituelle pour tenir la distance.
4. Wonder Woman, de Patty Jenkins (2017)
Dans l’inconscient collectif, Wonder Woman c’était une héroïne kitsch du petit écran, divinement incarnée par Lynda Carter dans les 70s. Reprenant le flambeau de Snyder - qui a introduit le personnage dans Batman V Superman - Patty Jenkins a su lui apporter sa touche et un souffle épique indéniable pour son premier film solo au cinéma, tout en exploitant au maximum les capacités d’actrice de Gal Gadot, parfaite en guerrière ultra bad ass à la naïveté pure exacerbée.
3. The Suicide Squad, de James Gunn (2021)
Le film qui a offert à James Gunn les clés du camion ! Ou comment le réalisateur des Gardiens de la Galaxie a prouvé qu'il fallait un tout petit peu de second degré, pour traiter les comic books movies. Aussi loufoque et démente que la version de David Ayer était morne et ampoulée, cette "nouvelle" Suicide Squad laisse Will Smith à quai, mais conserve la géniale Margot Robbie "Harley Quinn" en cheffe de file, dans une aventure sanglante dégénérée, qui finit par un affrontement formidable contre une étoile de mer géante. Un énorme kiff drôle et hyper-divertissant, où Sylvester Stallone joue un requin humanoïde qui bouffe tout ce qui passe...
2. Man of Steel, de Zack Snyder (2013)
Zack Snyder prend le mythe à l'envers et réinvente Superman en figure christique foudroyée par le doute et les questionnements sur sa place dans l'univers. Une gravité qui aurait été écrasante (voire ridicule) si Snyder ne mettait pas une telle sincérité dans chaque plan. Sa fascination pour cet Homme d'acier désenchanté est si tangible qu'on lui pardonne aisément d'abandonner quelques promesses en cours de route et de faire marche arrière sur la métaphysique dans la deuxième partie. Une relecture ambitieuse de Superman qui laissait augurer de belles promesses pour le DCEU, avant que Snyder ne quitte le navire...
1. Zack Snyder's Justice League, de Zack Snyder (2021)
Quatre ans après avoir permis à Whedon de massacrer son film (voir plus haut), Warner Bros. a finalement craqué sous la pression des fans et filé une enveloppe conséquente à Zack Snyder pour qu’il termine sa version de Justice League. Le résultat est aussi biblique que ce que les fans espéraient, au moins dans sa forme : un director’s cut de 4 heures où le réalisateur laisse libre cours à sa vision jouissive - parfois caricaturale aussi - du cinéma de super-héros, toute en noirceur et en plans iconiques, avec ralenti en prime. Résultat, un énorme succès en streaming couronné par un Oscar (oui, vous l'aviez oublié celui-là) qui marque aussi la défaite d’un studio face à un démiurge et ses adorateurs. La preuve incontestable que la vision Snyderienne du DCEU était la bonne. Le hashtag #restorethesnyderverse a encore de beaux jours devant lui.
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