Première
par Sylvestre Picard
Au départ, tout va bien. Les trente premières minutes de Suicide Squad sont consacrées à la présentation des membres de l'équipe. Des criminels plus ou moins tarés, du sniper tueur à gages à l'homme-crocodile, forcés de se mettre au service du gouvernement. Succession de vignettes barrées et brouillonnes, gravitant autour d'une super-prison pour super-méchants, grouillant à l'ombre de Batman et Superman en mode playlist. Chaque apparition de personnage possèdant sa propre chanson, de Sympathy of the Devil à Fortunate Son. C'est fun, c'est léger, ça marche formidablement bien parce que ça ne se prend réellement jamais au sérieux. (...) Mais le chaos ne survit pas à la présence de l'ordre et dès que Suicide Squad se met à avoir dans sa deuxième partie un semblant de direction, tout s'effondre. Paradoxalement. Au milieu du film, dès que les membres du Squad se rassemblent pour affronter une menace terrifiante et surhumaine, il y a un moment de flottement où nos antihéros se demandent ce qu'ils foutent là, au fond. Avant de se laisser convaincre et de partir fleur au fusil accomplir leur mission. Le film enchaîne alors les clichés scénaristiques les plus patauds et s'abîme dans une scène finale consternante, aux confins du nanar.