Première : D’abord, félicitations pour Cogan, Killing Them Softly. Le film est génial...Ray Liotta : Ah oui, vraiment ? Pourquoi ?Pour un tas de raisons comme la mise en scène d’Andrew Dominik, les dialogues au cordeau... C’est aussi une réflexion glaçante sur la fin des idéaux américains. J’entends ce genre de commentaires depuis la projection du film à Cannes, mais désolé, je ne le vois pas du tout comme ça. C’est un point de vue très européen, je pense quevous êtes influencés par l’idée que vous vous faites de l’Amérique.Pourtant, je ne « surinterprète » pas : le film est littéralement politique. Tous ces téléviseurs diffusant les discours de Bush et d’Obama...C’est vrai, mais sur le tournage, la télé n’était pas allumée ! Je ne jouais pas mes scènes en écoutant Bush et Obama. Tout ça a été ajouté après coup. Je n’ai pas réfléchi aux opinions politiques d’Andrew Dominik ni à celles de George V. Higgins (l’auteur du roman dont est tiré Cogan…). Et franchement, ça ne m’a pas traversé l’esprit quand j’ai vu le film. Pour moi, Cogan... est d’abord une bonne histoire de gangsters, de types pas fréquentables qui sont en train de faire des trucs répréhensibles. Just a bunch of bad guys doing bad things…Vous y jouez un mafieux, ce qui n’est pas la première fois de votre carrière. Le voyou, le flic corrompu, le voyou, le flic corrompu... Vous n’en avez pas marre d’être toujours choisi pour les mêmes rôles ?Oh, vous savez, je ne suis pas le genre d’acteur qui se plaint d’avoir du boulot. C’est un business très difficile. J’ai également interprété des gars gentils dans des petits films très tendres comme Nicky et Gino (Robert M. Young, 1988) ou Corrina, Corrina (Jessie Nelson, 1994), mais il semblerait que les spectateurs ne veuillent retenir que mes rôles de bad guys. Je les comprends, en même temps : le cinéma est une catharsis, on adore tous la violence dans les films. Un type qui se fait casser la gueule, c’est très intéressant à regarder. La Mafia ? Passionnant.Un dernier mot sur Les Affranchis. Il ne doit pas se passer un jour de votre vie sans qu’on vous en parle...Pas un seul... Propos recueillis par Frédéric FoubertLire l'intégralité de l'interview Ray Liotta

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Cogan, Killing Them Softly
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Andrew Dominik