La nouvelle série du créateur de Mr. Robot plonge Julia Roberts dans un thriller paranoïaque tout en faux semblants. Haletant mais perfectible.
Diffusée il y a quelques mois sur Amazon Prime, Homecoming fait son retour sur grand écran à Séries Mania avec la diffusion des deux premiers épisodes (sur dix au total). L'histoire de Heidi Bergman (Julia Roberts) est psychologue au centre expérimental Homecoming, destiné à aider les soldats fraîchement rentrés du front à faire la transition vers la vie civile, en soignant leur stress post-traumatique. Toutes ses directives lui sont dictées au téléphone par son obscur patron, Colin (Bobby Cannavale). Quatre ans plus tard, Heidi a refait sa vie et est devenue serveuse dans un restaurant minable de sa ville natale. Interrogée par un enquêteur du Département de la Défense (Shea Whigham) sur son précédent travail, elle semble avoir tout oublié. Que s’est-il réellement passé à Homecoming ?
Le petit prodige Sam Esmail délaisse momentanément Mr. Robot pour s’attaquer à ce thriller psychologique adapté d’un podcast de fiction à succès, qui étonne d’abord par son dispositif visuel malin : le passé est en plein écran alors que le présent est filmé à la verticale, de grosses bandes noires à gauche et à droite soulignant l’enfermement mental de l’héroïne. Esmail - qui réalise l’intégralité de la série - fait naître le suspense du dialogue entre les époques et convoque habilement De Palma, Fincher ou Hitchcock.
Débarrassée du moindre morceau de gras grâce à des épisodes de trente minutes seulement, Homecoming est une machine paranoïaque rutilante, mais en peine de tenir toutes ses promesses quand le puzzle se met enfin en place. Reste alors une série entièrement tournée vers ses personnages, qui offre à Julia Roberts son meilleur rôle depuis des années. Et ça, on ne l’avait pas vu venir.
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