Le terme "Netflix Original" est trompeur.Si tout porte à croire que les séries labellisées "Original" par la plateforme de vidéos sont des productions Netflix, Bloomberg dévoile aujourd'hui qu'un grand nombre de ces fictions n'appartiennent en réalité pas à la plateforme vidéo mais à des sociétés de production américaines.Explications.Contrairement à ce que laisse entendre le terme "Original", grand nombre de fictions brandées ainsi n'appartiennent pas au SVOD mais aux studios américains producteurs des séries. Ainsi House of Cards, série Netflix Original, est une fiction Sony tout comme Better Call Saul ou encore Bloodine. De même, les droits d'Orange is the new Black appartiennent à Lionsgate, Narcos à Gaumont International et Jessica Jones à Disney. Ainsi, la grande majorité des séries disponibles en ligne sont produites par les studios américains à qui appartiennent les droits. Netflix ne possède de son côté qu'une licence d'exploitation (et une grande facilité à s'approprier les séries, déplore le PDG de FX, John Landgraf).Et si les relation entre Netflix et les producteurs hollywoodiens ont toujours été bonnes - chacun y trouvant un intérêt financier -, aujourd'hui certains studios vendent les droits de diffusion à la concurrence de Netflix. C'est ce qu'il s'est passé avec House of Cards en France. Série star des "Netflix Originals", la fiction de jeux de pouvoir n'est pas disponible sur la plateforme française, les droits ayant été cédés à Canal+ par la société de production.Et l'histoire se reproduit aujourd'hui avec la série phénomène Orange is the new black. Ainsi, le 19 mai dernier Lionsgate a mis en téléchargement deux saisons de la fiction sur iTunes alors que Netflix en assurait la diffusion en exclusivité jusqu'alors.Aussi, c'est toute sa stratégie que la marque américaine cherche à revoir en produisant à ses frais - scénaristes, location de studios et budget des acteurs - et en dehors des sociétés de production ses propres shows, 100 % Original : le nouveau spectacle de Chelsea Handler, ainsi que deux nouvelles séries Flaked et Lady Dynamite.Et si Netflix était avant à la fois un client et un partenaire pour les studios, aujourd'hui les relations entre la plateforme de diffusion et les sociétés de production changent, explique le site Bloomberg qui avance que Netflix est désormais vu comme un concurrent. Fort de ses 63 millions d'abonnés dans le monde et de ses projets d'avenir dans le cinéma, Netflix est aujourd'hui un rival : "Les règles autour de la façon dont nous vendons nos droits SVOD sont en train de changer, notre pensée évolue", concède James Murdoch, CEO de 21th Century Fox.Mais s'il est encore trop tôt pour imaginer une plateforme de vidéos uniquement produites par Netflix, nombreux sont aujourd'hui les studios à vendre à la concurrence leurs shows en streaming : ainsi Hulu (la Fox propose sa série star, Empire, sur ce réseau) et Amazon voient leur catalogue s'enrichir de jour en jour. MC