Alors qu’il a un diplôme d’ingénieur, Evan Glodell vit de petits boulots. Il donne de temps à autre son sang pour se faire un peu d’argent. Il n’a jamais vraiment travaillé pour le cinéma, sauf en tant que cameraman sur quelques productions, notamment un film d’horreur bâclé en dix petits jours… Tout cela serait anecdotique si ça ne lui avait pas permis d’atteindre le rêve qui l’a fait quitter son Wisconsin natal pour s’installer en Californie : réaliser un film. Nous sommes en 2003, Evan a alors 23 ans et sort d’une rupture sentimentale très douloureuse. Il utilise le stylo comme arme de catharsis et écrit, de manière compulsive, un scénario de rupture sur fond d’Apocalypse. Mais il le laisse de côté, commençant à plancher sur des courts-métrages. Puis il se dit que son scénario ferait un excellent court… Et pourquoi pas un long ? Mais rien n’avance dans son rêve hollywoodien.Puis, un jour, une angoisse le tire de ce bourbier. Il se réveille, sur-motivé, et se met à rencontrer des gens et surtout à se former une équipe de potes à qui il demande, comme un service : "ça vous dirait de faire un film ?" Seul contrainte : la date buttoir de l’été 2008. Tous acceptent sans savoir dans quelle galère ils se lancent. Car Bellflower est un projet purement indépendant, un vrai film "low cost" : 17 000 $, soit 12 800 euros (en comptant les packs de bières et les pizzas) pour trois ans de tournage. La voiture, une Buick Skylark de 1972, appartenant à Evan, ayant déjà bouffé, par ses multiples transformations pour lui faire cracher des flammes, plus de la moitié du budget !Heureusement, Mister Glodell est un bricoleur de génie et fabrique lui-même ses caméras en jouant sur les optiques de modèles existants. De quoi obtenir une image "rouillée", vintage, qui donne son caractère au film. Un effet visuel sans effets spéciaux, en somme. Et puis, pour réduire le budget des comédiens, Evan interprète lui-même le rôle de Woodrow. Ce qui n’est pas un mince engagement puisque ça lui vaut de faire plusieurs prises de dégustation d’insectes pour la scène du concours d’avalage de criquets aux côtés de Jessie Wiseman qui joue Milly, la mante religieuse de l’histoire… Pour son premier long métrage, Evan Glodell est ainsi, à la fois, réalisateur, scénariste, acteur, producteur et monteur !Le festival du film indépendant de Sundance ne s’y est pas trompé et Bellflower fait partie de la sélection 2011. Depuis, les interviews s’enchaînent. Le film est sorti aux Etats-Unis et en Europe (le 21 mars 2012 en France). Une belle récompense pour Evan qui a vendu tout ce qu’il possédait pour tourner Bellflower et qui, grâce à ce succès, va pouvoir tourner beaucoup plus vite son deuxième film, dont il a déjà écrit le scénario et, surtout, "embaucher de vrais comédiens pour éviter d’avoir à jouer".
Nom de naissance | Glodell |
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Nationalité | Américain |
Genre | Homme |
Profession(s) | Réalisateur, Acteur, Scénariste |
Avis |