Titre original Fotbal Infinit
Date de sortie 6 juin 2018
Durée 70 mn
Réalisé par Corneliu Porumboiu
Avec Laurentiu Ginghina , Corneliu Porumboiu
Scénariste(s) Corneliu Porumboiu
Distributeur les bookmakers The Jokers
Année de production 2018
Pays de production ROUMANIE
Genre Film documentaire
Couleur Couleur

Synopsis

Quand il apprend qu’un ami d’enfance de son frère a inventé un nouveau sport en modifiant les règles du football, Corneliu Porumboiu revient le filmer dans sa ville natale. Entre utopie et résilience, l’employé de la préfecture a trouvé dans cette réinvention une planche de salut.

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Critiques de Football infini

  1. Première
    par Eric Vernay

    Après son documentaire intimiste sur le foot (Match retour, où son père, ancien arbitre, et lui-même, commentaient un match datant de 1988), Porumboiu attaque cette fois le sujet par le biais d’un portrait subtil et cocasse, où s’imbriquent théorie du sport et parabole politique. Gravement blessé sur un terrain de foot dans sa jeunesse, Laurentiu Ginghina est resté totalement obsédé par l'idée d’en changer les règles. Devenu gratte papier pour le gouvernement roumain, il se compare volontiers aux super-héros. Comme eux, il mène une double-vie ; l'une excitante, l'autre plus grise, servant de couverture à ses exploits :  l’élaboration de ces fameuses nouvelles règles, donc, qui portent en elles une volonté de changement, où la non-violence joue un rôle pivot. Une utopie qui peut paraitre insignifiante aux yeux d'un novice en ballon rond, voire gentiment délirante pour les plus avertis : le réalisateur de 12h08 à l'est de Bucarest, qui débat en personne avec l’apprenti sorcier, ne se prive d’ailleurs pas d’en pointer les incohérences. Mais au-delà de la question de son applicabilité, elle a le mérite de produire une étincelle de pensée stimulante dans un pays noyé sous la grisaille et toujours plombé par les lourdeurs administratives : témoin de cet immobilisme post-communiste, l’irruption régulière dans le bureau de Ginghina de citoyens lassés par la paperasse, dont une nonagénaire qui attend depuis trente ans que l’Etat lui rende son terrain. Kafka n’est jamais très loin.