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Khibula est le genre de film devant lequel il est conseillé de ne pas s’aventurer sans mode d’emploi. Ce troisième long-métrage de George Ovashvili (La Terre éphémère) relate les derniers jours de Zviad Gamsakhourdia, premier président élu de la Géorgie, destitué après un coup d’Etat en 1992. Il vaut mieux le savoir avant d’acheter sa place, le film étant majoritairement constitué de longs tableaux contemplatifs et mutiques, racontant la fuite du politicien déchu et de sa garde rapprochée dans l’arrière-pays géorgien enneigé. Les plans que compose Ovashvili sont beaux, imposants, un peu austères. C’est une lente odyssée funèbre, où il s’agit d’observer un homme d’Etat se déprendre de la chose publique, pour se retrouver peu à peu seul, face à lui-même. On est quelque part entre le Sokourov du Soleil, un Lincoln post-soviétique et une version réfrigérante d’Il Divo.