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L’amour envisagé comme pacte faustien qui promet une traversée du temps sous les néons protecteurs des nuits factices d’une discothèque. May (Anaïs Demoustier) et John (Tom Mercier, révélé par Synonymes de Nadav Lapid) voient ainsi les rythmes et modes se succéder tels d’inamovibles vampires attendant le grand soir. L’arrivée de Mitterrand au pouvoir, les ravages du Sida, les attentats du World Trade Center..., autant de bornes temporelles qui défilent et s’éclipsent dans le hors- champ d’un réel tenu à distance. La Bête dans la jungle, librement adapté d’une nouvelle d’Henry James, est un film au romantisme noir, à la poésie ténébreuse, qui sous ses volutes baroques déploie une sensualité revendiquée. Et s’il se heurte parfois à ses propres limites (redondances narratives et afféteries stylistiques), cet objet singulier, séduit.