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Comme toutes les anthologies, et malgré des efforts pour donner une cohérence à l’ensemble, New York, I Love You se juge au cas par cas. Dans la famille ratage total, je demande Mira Nair, dont le segment indo-nirique avec Natalie Portman atteint des sommets d’embarras, où elle est vite rejointe par Shekhar Kapur (qui ridiculise Julie Christie et Shia LaBeouf en moins de dix minutes). Au rayon assez bien, Fatih Akin parle de peinture et filme la sublime Shu Qi, tandis que Brett Ratner signe un sketch autobiographique étonnamment attachant. Dans le peloton de tête, Allen Hughes réalise un beau court introspectif où deux amants d’un soir (Drea de Matteo et Bradley Cooper) angoissent de se revoir. Mais le maillot jaune est français : en deux segments, l’un avec Ethan Hawke et Maggie Q, l’autre avec Robin Wright Penn et Chris Cooper, Yvan Attal est le seul à saisir cette étrange magie nocturne opérant dans les rues d’une ville où les destins basculent à chaque intersection.
Toutes les critiques de New York I Love You
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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A l'unisson dans l'excellence, tous les segments, servis par un casting de rêve et un montage d'orfêvre, composent un magnifique hymme à l'émour et embrassent avec ferveur l'âme de la ville qui ne dort jamais.
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L'ensemble est cohérent, et les courts-métrages, tour à tour drôles, sensibles, sexy, sont sublimés par l'atmosphère de la ville.
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Au fond, c'est comme une promenade nez au vent dans New York, on y croise de tout, et si on n'en retient peu de chose, c'était bien agréable quand même.
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De tout cela jaillit un récit plutôt svelte et parfois astucieux qui, sans chercher à fuir l'atmosphère bohème pressentie, voire redoutée, recèle aussi son lot de surprises tantôt narquoises, tantôt mélancoliques.
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Un film collectif est-il forcément inégal ? Non. Dans New York, I love you, pas de sketch loupé ou faiblard, comme dans le cousin Paris, je t'aime (2006). L'absence de réalisateurs stars au générique a sans doute contribué à unifier l'ensemble. Les sketchs s'enchaînent sans mention de leur auteur, comme s'il s'agissait d'une seule histoire. Tantôt comique, avec cette séance de drague lors d'une pause cigarette devant un restaurant de Soho, qui permet à Yvan Attal de défendre, encore une fois, la fidélité conjugale. Tantôt tragique, avec ce rendez-vous manqué entre un artiste et son modèle dans le Chinatown bouillonnant de Fatih Akin.
Mais surtout, ce qui place New York devant Paris, c'est l'absence de regard touristique sur la ville. Tous les personnages habitent in the city et composent le fameux melting-pot : un diamantaire indien, un peintre turc, une vendeuse chinoise... A part un optimisme un peu volontariste, la note, romantique, est bien tenue.
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(...) ce film ne rend pas justice à la diversité de la ville, et l'on est en droit de vouloir oublier les saynètes pâles ou franchement indigentes de cette oeuvre de circonstance.
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Au lieu de servir de révélateur, New York agit comme un agent de texture qui donne la même consistance aux films de réalisateurs très différents. C'est d'autant plus impressionnant que certains d'entre eux sont loin d'être dépourvus de personnalité.
N'empêche, l'histoire d'amour ébauchée entre un vieux peintre et une serveuse de Chinatown, tournée par Fatih Akin, n'est pas très différente, par son ton et son style, de la rencontre entre une soprano à la retraite (Julie Christie) et un groom boîteux (Shia LaBeouf) que l'on doit à Shekhar Khapur.
Jamais on ne devinerait que New York peut être aussi une ville dangereuse, inattendue, dans laquelle la vie quotidienne ne se résume pas à quelques marivaudages rapidement conclus sur des trottoirs parfaitement balayés. Finalement, c'est peut-être la tolérance zéro du ci-devant maire Rudy Giuliani qui a fait capoter ce projet. -
Avait-on besoin de onze réalisateurs internationaux, parmi lesquels Fatih Akin, Mira Nair, Yvan Attal ou Brett Ratner (!), et d’actrices plus belles les unes que les autres (Natalie Portman, Robin Wright Penn, Julie Christie, Maggie Q…) pour nous asséner ce type de banalités touristiques ? Cela dit, au contraire de la plupart des films à sketches, souvent inégaux, celui-ci a le mérite de la constance : tout y est insignifiant.