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Après s’être fourvoyé en livrant avec "Welcome to New York" sa vision de l’affaire DSK, Abel Ferrara renaît de ses cendres en s’intéressant à une personnalité à laquelle il voue une admiration sans bornes. Uniquement basé sur la dernière journée de Pier Paolo Pasolini, le scénario offre un aperçu des diverses activités qui mobilisaient alors l’artiste italien : finalisation de "Salò ou les 120 journées de Sodome", rédaction d’un livre sur la corruption de l’industrie pétrolière, interviews où il exprime le parfum de mort qu’exhale pour lui le capitalisme... Ce portrait d’un créateur très engagé, qu’interprète avec beaucoup de sobriété Willem Dafoe, s’accompagne d’incursions dans son imaginaire cherchant à reproduire l’atmosphère des œuvres du cinéaste. Parfois à la limite du kitsch rébarbatif, ces voyages en territoire esthétique pasolinien renforcent cependant le trouble spectral d’un biopic qui rappelle combien l’assassinat de Pasolini fut aussi un attentat contre la poésie et la liberté.
Toutes les critiques de Pasolini
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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En s'intéressant aux dernières heures de Pasolini, Ferrara signe plus qu'un portrait : une vision ! Magnifique.
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Pasolini/Dafoe est déifié, sanctifié, renaissant à travers l'acteur qui a naguère joué Jésus pour Scorsese pour revenir sur le lieu de sa mort, faire la paix avec lui-même et quitter le purgatoire. Vrai film de fantômes donc que ce "Pasolini", beau comme un rayon de soleil traversant la poussière, aux aguets d'un éclat mystique.
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Que Ferrara parvienne à évoquer avec justesse cette vie riche en 1h26 relève du miracle.Souvent excessif dans ses mises en scène, il fait preuve d’une belle sobriété dans la majeure partie de son film. L’interprétation de Willem Dafoe est exceptionnelle.
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Avec une précision, un sens du cadre, une connaissance de l’Italie qui transparaît à chaque plan, Ferrara décrit un homme qui se sent vieillir. Willem Dafoe, dans le rôle de Pasolini, se montre admirable de sobriété, de retenue, d’intelligence du personnage et de l’artiste.
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Ferrara a vu juste en confiant le rôle de ce poète à Willem Dafoe, qui impose à travers une ressemblance physique soigneusement travaillée, une personnalité complexe, gardée par une réserve ombrageuse et tendue.
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Du Ferrara pur jus qui laisse libre cours à son imagination. Il ne cherche pas à expliquer la personnalité du grand maître mais plutôt à s’en faire sa propre interprétation. Mention spéciale sera donnée à Willem Dafoe pour son jeu tout en justesse. Un film pour les cinéphiles !
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En dépit du folklore touristique, des scènes tournées d’après Porno – Téo – Kolossal – qui en appauvrit fatalement la rage et le génie –, "Pasolini" séduit les sens bien plus qu’il ne déçoit sur le terrain de l’instruction des faits.
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Le film semble d'abord prendre le chemin inquiétant de l'hommage poli et académique. Mais Ferrara trouve une première issue à ce protocole édifiant en gangrenant progressivement son récit avec l'imminence de l'événement vers quoi il tend : l'écho du drame est partout.
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Magnifique mise en abîme sur l’art de créer, "Pasolini" s’érige comme une fascinante fantaisie poétique et métaphysique, loin des contingences terrestres du biopic, auquel il échappe miraculeusement.
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Avec peu de moyens mais un tact infini, Abel Ferrara dresse un portrait inspiré de Pier Paolo Pasolini juste avant son assassinat dans la nuit d’Ostie. Une pépite servie par un casting fabuleux, une photo envoûtante et une BO bouleversante.
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L’hommage d’Abel Ferrara avec Willem Dafoe, est bien plus réussi que son évocation scabreuse de DSK dans "Welcome to New York".
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Le film n'a rien de racoleur et s'apparente davantage au cinéma expérimental qu'à la biographie riche en scènes choquantes. La prestation de Willem Dafoe est remarquable.
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Malgré les déclarations d’intention préalables, il s’agit sans doute moins ici pour le tandem Ferrara/Dafoe d’ériger un hommage à une figure vénérée de longue date, que de sonder ce qu’elle avait ultimement dans la tête, les tripes, le slip.
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Toute la dernière partie menant à la fameuse plage d'Ostie constitue le meilleur du film, car s'y jouent bien le désir, le frisson et la mort.
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Incarné avec une classe indéniable par le charismatique Willem Dafoe, ce Pasolini-là est filmé dans l’intimité de son foyer, trouvant le réconfort auprès de ces femmes qui l’ont accompagné dans ce contexte critique.
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Le résultat est l’évocation d’une journée "ordinaire" d’un cinéaste d’exception. Mais tout cela est transcendé par la pensée de Pasolini, que Ferrara nous transmet à travers quelques-uns de ses travaux.