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On a découvert Emmanuel Courcol réalisateur en 2016 avec Cessez le feu. Mais avant de passer derrière la caméra, il fut acteur. Et c’est sans doute ce qui l’a poussé à porter à l’écran ce récit inspiré d’une histoire vraie vécue par un Suédois. Celle d’un acteur en galère qui accepte d’animer un atelier théâtre dans une prison. Au départ pour boucler ses fins du mois. Mais très vite, il va avoir une double révélation : le talent – dont ils n’ont pas conscience - de ceux qu’il dirige et son plaisir à mettre en scène pour la première fois. Et il décide de monter En attendant Godot hors les murs en se faisant fort de convaincre une hiérarchie pénitentiaire réticente. Notamment co- produit par Dany Boon et Robert Guédiguian, Un triomphe parvient à se jouer du récit cousu de fil blanc qu’il laisse faussement entrevoir. Et, dans le rôle central, Kad Merad livre une composition remarquable de bout en bout, intense, précise, subtile. Il ne rate pas sa rencontre avec l’un de ses plus beaux rôles avec le Paul Tellier de Je vais bien ne t’en fais pas et le Philippe Rickwaert de Baron noir. Il épouse à merveille chaque contradiction de son personnage qui, après avoir fait son deuil de ses rêves de gloire, se sert de cette aventure théâtrale autant qu’il sert ceux qu’il dirige. Kad Merad est au diapason parfait du ton du récit et entouré par une bande de comédiens tous plus épatants que les autres, à commencer par Sofian Khammes (La Nuée) dont la montée en puissance est une formidable nouvelle pour le cinéma français et Pierre Lottin, révélé par Les Tuche.