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Vivant comme peut l’être un journal de bord, le récit avance par courts chapitres qui correspondent chacun à une rencontre. Si on ne retient que ce qui est montré, le personnage peut paraître limité, voire antipathique. Mais ce qui importe est sous-entendu. Selon la tradition chinoise, l’héroïne aurait dû accepter le destin qui lui était tracé. Son refus révèle un courage que les Chinois n’ont pas tous lorsqu’ils sont confrontés, comme aujourd’hui, à la nécessité de se redéfinir. La fin reste ouverte, mais cette Chinoise a quand même obtenu une victoire : la liberté de continuer à se chercher.
Toutes les critiques de Une chinoise
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Si le film fascine, c'est qu'il cerne une énigme. Qui sont ces jeunes migrantes de l'intérieur de la Chine qui s'exilent en Europe à la recherche d'un bout de paradis ? Le film rappelle Vivre sa vie de Godard. Il y a peu de réalisatrices asiatiques, et encore moins dont les films voyagent. Raison de plus pour se féliciter qu'Une Chinoise ait reçu en 2009 le Léopard d'or au Festival de Locarno.
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Xiaolu Guo est aussi écrivaine : elle ne peut s’empêcher de surligner un peu son film à coups de maximes. Avec son style lo-fi, entre le Jia Zhangke (dont elle fut la condisciple) des débuts et les frères Dardenne, elle est plus à l’aise dans l’observation honnête et la convergence, entre ce que l’on devine être un autoportrait en tête de pioche et la peinture d’une Chine fonçant tête baissée dans la mondialisation.
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Le portrait que nous dresse Xiaolu Guo n’est pas celui d’« une chinoise », mais celui d’une femme, d’une jeunesse, de Chine et d’ailleurs qui se cherche et se construit. Une histoire d’évasion et d’espoirs ; peut-être vains ou naïfs mais portés par la grâce et l’impétuosité de ceux qui les vivent.
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Edifiant portrait plein de tact, porté par une héroïne pas plus sympathique que ça. Léopard d’or en 2009, à Locarno.
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Le récit est noir, parfois sordide, mais dopé par l'énergie rebelle de la jeune écrivaine-réalisatrice Xiaolu Guo. Son deuxième long métrage de fiction (le premier distribué en France) rappelle moins la puissance formelle de son compatriote Jia Zhang-ke (Still Life, 24 City) que la liberté de style des premiers Godard : l'utilisation d'intertitres ironiques et la séquence centrale, la plus réussie, où Mei se prostitue rendent ainsi un hommage explicite à Vivre sa vie. Le charme se dissipe, malheureusement, dans le dernier tiers du film, avec le départ de Mei pour l'Angleterre : les rencontres de la jeune femme avec un retraité londonien, puis un immigré indien attiré par l'islam, ne sont pas exemptes de clichés...
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Il manque à ce voyage la vérité d'une expérience initiatique qui puisse réellement nous sensibiliser au sort de cette Cosette de la mondialisation.