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Gaag a tout compris aux codes, aux enjeux et à la réalité d’une culture urbaine qu’il met en scène avec une authenticité indéniable. Celle-ci se prolonge jusqu’à l’excellente bande-son hip-hop, également produite par le réalisateur. Dommage qu’il n’ait pas fait preuve du même talent dans son scénario, aussi fin qu’un gros coup de marqueur. Ce que Whole Train gagne en valeur documentaire, il le perd en effi acité dramatique.
Toutes les critiques de Whole train
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Si le film vaut par son désir de vulgarisation d’un art aujourd’hui encore peu compris, la fiction y est parfois trop au service de ces élans documentaires. Mais cette absence de maîtrise, ces facilités et la fragilité de l’objet confèrent à Wholetrain une modestie à l’image d’un tag égaré sur une rame de métro. Comme si, dans une battle imaginaire, le talent des graffeurs du récit avait pris le dessus sur le film.
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Si l'on excepte Wild Style (1982), de Charlie Ahearn, et le documentaire de référence Style Wars, en 1983, le cinéma a étrangement ignoré l'univers du graffiti. C'est dire l'importance de ce premier film, signé par un jeune réalisateur allemand qui s'est bâti une solide réputation dans les festivals et auprès des graffeurs.
Florian Gaag a choisi la fiction pour raconter le quotidien impossible de ces peintres « nuisibles » et leur place dans une société schizophrène qui les envoie, tour à tour, en prison ou au musée (voir les récentes expositions à la Fondation Cartier et au Grand Palais). La justesse des acteurs non professionnels et le recours à la caméra à l'épaule apportent fraîcheur et authenticité à ce film qui se hisse au niveau de ses deux - mythiques - précurseurs. -
(...) Whole Train est un film qui semble tiraillé entre deux ambitions, celle de la chronique réaliste, qui dépeint, caméra à l'épaule, un petit monde à la fois familier mais aussi underground, et un regard stylisé, à coup de montage heurté et de musique hip-hop sur une pratique artistique faisant partie d'une nouvelle forme de culture urbaine.
Au défi à relever par les héros de cette histoire, le scénario ajoute des parties de cache-cache avec la police, des notations documentaires mais aussi des retournements mélodramatiques masqués mais un peu gros. Et parfois effleure, avec bonheur, le sentiment du temps qui passe et de l'irrémédiable passage à l'âge adulte pour certains des protagonistes. -
(...) en s’affranchissant d’une esthétique télévisuelle trop souvent utilisée dans le cinéma allemand de ces dernières années, Gaag suit plutôt les pas d’un certain regard social anglo-saxon à la Ken Loach ou encore Mike Leigh. Caméra à l’épaule, il s’insinue dans le milieu des graffeurs sans aucun préjugé et sans chercher à excuser qui que ce soit. Loin de la traditionnelle explication sociologique, il démontre que le phénomène touche aussi bien des familles pauvres qu’aisées et que cet « art de vivre » est avant tout une contre-culture illégale aux risques élevés.