Springsteen rocks, Carpenter relève la tete, James Wan scores ! The boss is in town. Bruce Springsteen a fait une entrée remarquée hier au Bell Lightbox pour participer à une master class un peu spéciale sous la forme d'un Q & A mené par l'un de ses plus grands fans célèbres : Edward Norton. Les deux hommes étaient habillés pareil (jean, bottes noirs, t-shirt noir) et à égalité dans l'inconfort, pas très à l'aise dans cet exercice public d'amitié "mise en scène" (ils sont vraiment amis depuis onze ans mais tachaient de ne pas le montrer). Ce qui bien sûr rajoutait au charme de la séance. Venu aussi introduire Promise : The making of Darkness on the Edge of Town, doc assez austère mais inouï dans l'accès no limit qu'il donne à sa psyché working class intransigeante, Bruce a parlé sans détours de sa musique, des images qu'elle evoque (donc de cinéma), citant dans la meme phrase Bob Dylan et David Lynch. Très chahuteur pendant les projections de films (tapotis sur clavier, blackberry luminescents), le public de Toronto, pour une fois, était captif. Un petit moment d'apesanteur. Autre légende, autre Américain rebelle, autre lieu. Mais au Ryerson Theatre, l'antre dissipée de Midnight Madness, John Carpenter n'a pas fait le déplacement. Il semblerait qu'il y ait au moins un truc qui fasse peur au réalisateur de The Thing : la justice américaine. Convoqué par le tribunal de Los Angeles pour accomplir son devoir de juré, il dut annuler sa venue à Toronto a la dernière minute. Mais il a tenu à s'en expliquer lui-même a travers un message video. Et là, le choc : bon pied bon oeil, visiblement en pleine forme, cette vieille ganache de Carpenter a le meme oeil vif et la même énergie bourrue qu'au temps de sa gloire. Intact. Comme si le temps s'était arrêté pour lui, comme s'il n avait jamais cessé de tourner pendant dix ans. Qu'il ne soit pas totalement rétabli "à l'écran" n'enlève rien au sentiment de joie qui nous a tous envahi avant-hier soir. A partir d'un script épouvantable se vautrant lamentablement dans les pièges de son twist (en gros, rien ne fait sens jusqu'à la fin, nulle), The Ward conserve un sens du cadre typique du maitre, son humour pince-sans-rire inimitable, sa morgue anti-establishment (incarnée avec grâce et férocité par la fondante Amber Heard). Pas de doute, on est bien chez lui. John Carpenter est de retour, et peut-être bientôt avec un bon film (les prises de vues de L.A Gothic, son prochain, ont debuté). Avec une certaine ironie, James Wan réussissait le soir d'après là où Carpenter se retrouvait un peu court (faire peur !), tout en revendiquant sur scène un tournant "carpenterien" dans son désir de mise en scène. Heureusement qu'il a aussi présenté Insidious, son quatrième long métrage, comme le "Poltergeist de cette génération". Dans le cas contraire, on aurait pu l'accuser de plagiat… Tourné en 22 jours, un peu fruste mais incroyablement efficace, cette histoire de possession astrale est d'abord l'occasion pour Swan de signer de vrais bons moments de terreur, et même d'en faire collection. Ses parties valent plus que sa somme mais Insidious, par petites touches, euh, insidieuses, se faufile dans les recoins de votre cerveau et laisse d'irréparables traces. Mon Dieu que ca fait du bien ! Demain, on se dit Adieu avec deux morceaux de cinéma 'Monstre' : le chinois Aftershock, sur le tremblement de terre de Tanghsan, en 76, et le Black Swan de Darren Aronofsky. Retenez votre souffle.
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Festival de Toronto - jour 5 : John Carpenter est de retour
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