Les gagnants
<p>Enfin, la carrière solo d'<strong><link node_id="99793">Ice Cube</link></strong> a fait de lui une star du rap et c'est ce qui lui a permis de mettre un pied dans le cinéma où il est aujourd'hui un acteur professionnel. Quant à Dre, après avoir quitté Death Row et accessoirement lancé entre autres <strong><link node_id="100569">Snoop Dogg</link></strong>, il fonde le label Aftermath, responsable de l'éclosion d'<strong><link node_id="77411">Eminem</link></strong> et de la mise en avant de bien d’autres (<strong><link node_id="3552740">Kendrick Lamar</link></strong> est notamment signé sur son label). Son second album <em>The Chronic 2001</em> est un succès planétaire et le docteur a fait son retour il y a un mois avec <em>Compton</em>, la bo du biopic, qui sera son dernier album. Il est unanimement reconnu comme un des meilleurs producteurs de rap, doublé d'un homme d'affaire accompli, comme le montre le montage en forme de pub à la fin de <link object_id="2490139">Straight Outta Compton</link> avec l’apparition des fameux casques Beats By Dre, entre autres.</p>
Suge Knight
<p>Ancien garde du corps affilié au gang des Bloods, Suge Knight est effectivement celui qui permet à Dre de s’échapper de Ruthless, avec des méthodes assez dures, n’hésitant pas à faire tabasser certains et menacer pas mal de monde. Il mène Death Row vers la gloire : niveau business, c’est lui qui prend toutes les décisions, Dre n’a jamais son mot à dire. Les années 90 sont marquées par un âge d’or du label dont les sorties sont toutes des succès et des classiques du rap en devenir. Suite au départ de Dre, suivi d’autres (Snoop Dogg, Pound…) qui en ont assez de se faire voler, Death Row périclite. Nombreux sont ceux qui pensent que Knight est le commanditaire du meurtre de Tupac, à qui il n’avait justement pas payé ses royalties. D’autres pensent même qu’il a également fait exécuter le rappeur new-yorkais Biggie afin de faire croire à une guerre de rappeurs. Après plusieurs condamnations pour des faits mineurs (qui ne lui coûtent pas la prison à vie), Suge est actuellement détenu pour avoir roulé en voitures sur deux hommes, suite à une altercation… qui a débuté après une dispute à propos du tournage de <link object_id="2490139">Straight Outta Compton</link>. La défense de Knight a consisté dernièrement à se prétendre aveugle. Ça ne s’invente pas.</p>
N.W.A. pour les nuls
<p>Cette semaine marque la sortie du biopic <strong><link object_id="2490139">Straight Outta Compton</link></strong> qui retrace l’histoire du groupe de rap <strong><link object_id="3344340">N.W.A</link></strong>. Pan incontournable de l’histoire du rap américain, le crew formé par <strong><link object_id="2291443">Eazy E</link></strong>, <strong><link object_id="2289723">Dr. Dre</link></strong>, <strong><link node_id="99793">Ice Cube</link></strong>, DJ Yella et MC REN. Misant beaucoup sur le côté success-story, il peut parfois paraître obscur pour le public non-initié. Voici donc un petit guide (non exhaustif, sinon ce serait un livre) pour ceux qui seraient vraiment perdus devant la chronologie et les ramifications complexes de l’histoire dans son ensemble.</p><p>Par Yérim Sar</p><p></p><p><strong>Bande-annonce :</strong></p><p> </p><p><strong>>>> <link url_id="584003">Straight Outta Compton : "Un street-conte de fées"</link></strong></p>
Jerry Heller
<p>Jerry Heller a écrit sa version des faits dans son livre<em> Gangsta Rap Attitude : Les impitoyables mémoires d'un juif blanc devenu le plus grand manager du rap noir de Californie</em>. Il réfute évidemment les accusations des membres du groupe. Après la fin de NWA, il a continué à travailler dans la musique au sein du label Ruthless Records, avant de se concentrer sur des groupes de rap latinos après le milieu des années 90. C’est lui qui est à l’origine du rapprochement entre la Ligue de Défense Juive et le label de rap (pris de peur face aux menaces de Suge Knight, il fait appel à eux pour avoir une protection) : outre la présence de bodyguards, cette « association » s’est apparemment soldée par une escroquerie, la LDJ pratiquant plus l’extorsion de fond qu’autre chose. Finalement, il s’est détaché du rap pour manager un groupe de rock.</p>
La séparation
<p>Si l’on excepte DJ Yella, le premier à partir est Ice Cube en 1989, qui s'estime floué niveau royalties par rapport au travail accompli sur le 1er album. Il débute une carrière solo et le groupe réplique en l'attaquant sur le morceau <em>"Real Niggaz"</em>, puis Cube répond sur son second album avec <em>No Vaseline</em>.</p><p></p><p>Peu après la sortie de son solo <em>No one can do it better</em>, The D.O.C est victime d'un accident de la route. Une fois sorti de l'hôpital, il ne récupère sa voix d'origine qu'en partie, ce qui met un frein quasi-définitif à sa carrière.</p><p></p><p>NWA sort un second album en 1991, <em>Niggaz4Life</em>. Musicalement il popularise le genre du G-Funk, et se vend à plus de 2 millions d'exemplaires. Ce sera le dernier album du groupe : Dre part pour les mêmes raisons que Ice Cube, et signe sur Death Row, le label de Suge Knight. Débute alors une guéguerre d'insultes avec Eazy (qui est forcé de laisser partir ses artistes mais reste détenteur d'un pourcentage sur leurs droits, ce qui n'arrange toujours pas leurs relations) sur plusieurs morceaux de <em>The Chronic</em>, premier solo de Dre, ce à quoi Eazy réplique violemment sur <em>Real Muthaphuckkin G's</em>.</p>
La formation
<p>N.W.A (Niggaz Wit Attitudes) réunit en 1986 Dr. Dre et DJ Yella qui quittent leur groupe d'électro World Class Wreckin' Cru ; même chose pour Ice Cube qui quitte son groupe C.I.A. Ils rejoignent Eazy E et le beatmaker Arabian Prince (qui n'apparaît pas dans le film, pas la peine de le chercher). En 1988, MC Ren rejoint également le groupe et la même année The D.O.C intègre l'équipe en tant que parolier. Sauf exception, ceux qui écrivent les textes sont alors Ice Cube, D.O.C et MC REN. Le groupe est signé sur le label Ruthless Records, la boîte d'Eazy E, et managé par Jerry Heller.</p>
La controverse et le succès
<p>C'est en 1988 que sort leur premier album, <em>Straight Outta Compton</em>. Les productions sont assurées par Dre et Yella, les textes par D.O.C, Ren et Cube. Dre ne rappe que sur quelques titres. Considéré a posteriori comme un classique qui a servi de précurseur au registre du gangsta rap, le disque est d'abord critiqué pour sa vulgarité (ils font partie des premiers à avoir l'ancêtre du logo « parental advisory » sur leur pochette), le morceau "<em>Fuck the police"</em> leur vaut les foudres de plusieurs associations et une lettre d'intimidation du FBI. La police refuse également d'assurer la sécurité des concerts de NWA.</p><p></p><p>Toute cette réputation sulfureuse sert du même coup de publicité aux rappeurs, et malgré le peu de rotations radio et les concerts annulés, l'album s'écoule à plus de 3 millions d'exemplaires. Dans la foulée de <em>Straight Outta Compton</em> sort<em> Eazy Duz It</em>, le solo de Eazy E, lui aussi un succès.</p>
Eazy-E
<p>Eazy apprend que ses jours sont comptés à cause du sida. L’heure est bien sûr à la réconciliation avec Dre et Cube, avant d'adresser un message à ses fans, centré sur la prévention de la maladie. Jerry Heller estime d’ailleurs que ce message a été écrit ou réécrit par une tierce personne, tant le côté positif tranche selon lui avec le caractère du personnage. Par la suite Cube et Dre ont souvent rendu hommage à Eazy, Dre notamment le mentionne dans de nombreux textes, déclarant regretter leur conflit et le considérer avant tout comme un ami.</p><p></p><p>The D.O.C a tenté un come-back à deux reprises (en 96 et en 2003) mais n'ayant pas récupéré totalement sa vraie voix, cela passe un peu inaperçu ; MC Ren n'est pas devenu une star mais continue la musique et s'entend bien avec ses anciens collègues avec qui il collabore à plusieurs reprises ; Yella a continué la musique jusqu'en 1996 et s'entend bien avec le reste des membres du groupe, il est par la suite devenu producteur de porno avant de retourner à la musique en 2012 (le film fait d'ailleurs un clin d’œil à ce parcours avec le côté obsédé du personnage) ; Arabian Prince a continué de sortir des projets jusqu'en 2008.</p>
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