Un western à hauteur d’enfant sur l’enfance de Calamity Jane. Beau et engagé.
1863, dans un convoi qui progresse vers l’ouest, Martha Jane, 10 ans, est en route avec son père, son frère et sa soeur, vers un avenir meilleur. Elle vient de perdre sa mère. Destinée à être une jeune fille prête à marier, la gamine intrépide va braver les dangers. Pour son deuxième long métrage après le très beau et poétique Tout en haut du monde, le réalisateur Rémi Chayé a choisi de broder sur l’enfance de Calamity Jane. À la fois film d’aventures et réflexion sur la condition de la femme, ce western à hauteur d’enfant a tout pour plaire. À commencer par un graphisme sublime qui joue sur les ombres et les aplats de couleurs rendant aussi bien compte de l’âpreté des montagnes Rocheuses que des états d’âme tourmentés de la jeune Martha. Rémi Chayé réussit à livrer une vision contemporaine de la conquête de l’Ouest tout en reprenant les symboles du genre. Le scénario aborde avec subtilité la question du genre et met à bas les préjugés sur les codes masculins et féminins. La rencontre de la môme courageuse avec une chercheuse d’or au franc-parler est une des belles séquences du film et une belle leçon de féminisme. On s’attache tellement à cette fillette qu’on se prend, avant même la conclusion de ses aventures, à espérer une suite pour savoir comment elle finira par devenir cette redoutable hors-la-loi de légende. S’il fallait encore un argument pour vous pousser en salles : sachez que Calamity a remporté à juste titre le Cristal du long métrage de l’édition 2020 du Festival d’Annecy. Un gage de qualité !
Calamity, une enfance de Martha Jane Cannary, en salles le 14 octobre 2020
Commentaires