La comédienne joue une femme à la dérive dans un Las Vegas claustro. Mais une mise en scène trop complaisante masque la beauté du geste.
Même dans le cinéma américain la loose peut être aussi vendeuse que la win, pour peu que celle-ci ait quelque chose à défendre. Pamela Anderson, ex-star trash 90’s (Alerte à Malibu, sextape & Mötley Crüe) trimballant aujourd’hui sa cinquantaine rédemptrice (Danse avec les stars, Adil Rami & Naturalia), est en soit un produit d’appel. Dans The Last Show Girl, Gia Coppola ne s’y trompe pas et cadre en gros plan le visage de son modèle pour y lire les aléas d’une vie gâchée. Pam est Shelly, danseuse d’une petite revue à Las Vegas dont le show périmé va s’arrêter après trente ans de bons et de trop loyaux se(r)vices. Shelly encaisse difficilement le coup, bien obligée de faire un bilan de compétence : vie sentimentale au point mort, relation plus que distante avec sa fille ado, perspectives professionnelles peu compatibles avec une jeunesse trop lointaine... La loose en bandoulière.
C’est une femme-enfant prisonnière d’elle-même et donc d’un cadre ultra serré qui refuse d’ouvrir l’horizon. Le piège du poncif et de la complaisance guette. Gia Coppola n’en a cure n’hésitant pas dans un même geste à raccorder la coulisse de la scène à l’allée d’un supermarché. Ici comme là, les lumières chaudes et froides embaument pareillement la proie. Cette absence de tension par variations finit par créer un statu quo dramatique. Si un John Cassavetes auquel Gia C. doit beaucoup penser sondait une psyché tourmentée avec un naturel constamment sur la brèche, la cinéaste semble refuser l’aventure même de son film. Alors oui, Pamela A. en Gena R. est saisissante. The show must go on.
De Gia Coppola. Avec Pamela Anderson, David Bautista, Jamie Lee Curtis… Durée 1h29. Sortie le 12 mars 2025
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