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Plus vraiment à la hauteur de la saison 1, la série aurait tout intérêt à revenir à ses bases.

Il y a de quoi enrager. Se sentir un peu trahi, même. Encensée pour ses dix premiers épisodes perfectibles mais indéniablement solides, Mr Robot vient d’achever sa saison 2 dans une étonnante torpeur. La série s’est comme émoussée, laissant de côté son propos anarchiste et anticapitaliste pour se jeter à corps perdu dans d’inutiles circonvolutions narratives. Ça commençait mal : plusieurs épisodes consacrés à la lutte interne d’Elliot (le toujours impeccable Rami Malek) face à son alter ego. Une storyline étirée jusqu’à plus soif, qui finira par payer en partie en fin de saison mais le ver était dans la pomme. L’excitation commençait à laisser place à l’ennui. 

Mr Robot, saison 3 : à quoi doit-on s'attendre ?

Et c’est étrangement le personnage par qui tout arrive qui est devenu le moins intéressant de Mr Robot. Trop de twists sans incidence sur la trame principale (la prison) et de délires schizophréniques pour que le point de vue d’Elliot résonne aussi fort que l’année dernière. Il a fallu aller chercher du côté de personnages plus si secondaires pour retrouver une dose de passion. Comme l’énigmatique machination du ministre Zhang/Whiterose et surtout l’étonnante relation entre Phillip Price et Angela. La candide jeune femme est devenue un loup comme les autres, broyée par le système qu’elle voulait descendre. Mais se fait-elle vraiment manipuler ? 

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Complexité inutile

Outre une réalisation toujours aussi léchée et partie prenante de la narration, la grande force de la saison 2 de Mr Robot se cache dans le temps passé dans la psyché de ses personnages. Le showrunner Sam Esmail et ses scénaristes ont cherché à fouiller aussi loin que possible. Doutes, folie, paranoïa, solitude… La scène de l’agent Dom (Grace Gummer, meilleur ajout de casting de la saison) seule dans son lit, en train de converser avec son assistant virtuel, est en soi un petit chef-d’oeuvre de psychologie humaine. Mais ces moments brillants se sont faits trop rares, étouffés par des mystères dont on relativise immédiatement l’intérêt lorsque le tour de magie est expliqué. À l’image du retour de Tyrell Wellick et de cette fameuse "Phase 2", un plan plutôt simple dans les faits mais inutilement complexifié dans son approche.

Et pourtant. La fascination est toujours là. Atténuée par une douzaine d’épisodes (dix auraient largement suffi) en dent de scie, certes. Mais bien présente. Signe que l’espoir de voir Mr Robot revenir à son meilleur ne s’est pas totalement évaporé. Si la série se décide à devenir adulte l’année prochaine, on promet d’oublier ses erreurs d’adolescence. 

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