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Dans Carmel, les moments les plus beaux et émouvants sont aussi les plus simples, comme les lectures des lettres de sa mère.
En revanche, quand Gitai installe ses plans-séquences impeccablement réglés, il fait preuve d’une virtuosité plastique et chorégraphique certaine mais parfois contre-productive, en ce sens qu’une stylisation appuyée comporte le risque de ne plus laisser voir qu’elle-même.
Finalement, Gitai est peut-être plus un cinéaste du montage, du collage et de l’agencement que du plan. -
C'est extrêmement ambitieux... et largement raté.
Pendant la première demi-heure, le rappel du soulèvement des Juifs contre les Romains en 70 après Jésus-Christ ressemble à une parodie (involontaire) de docu-fiction, surimpressions pénibles en prime. Carmel s'arrange un peu par la suite grâce à de beaux moments de mise en scène : les lents travellings, marque de fabrique de Gitaï, sur les oliviers que se disputent Palestiniens et colons juifs, les retrouvailles angoissées du réalisateur avec son fils soldat. Mais l'ensemble reste trop théorique et, surtout, trop narcissique pour convaincre.