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Tourné en 2011 et resté inédit dans les salles françaises, ce long métrage du réalisateur d’Harmonium nous entraîne au cœur de Tokyo, dans une imprimerie familiale dont le quotidien paisible va se trouver bouleversé par l’arrivée d’un vieil ami de la famille, accueilli à bras ouvert avant de se montrer de plus en plus envahissant. On pense forcément au Palmé d’Or Parasite devant cette comédie noire qui évolue comme chez Bong Joon- ho entre film politique (critique acerbe des inégalités de la société japonaise comme de la peur de l’étranger), comédie satirique, film de genre, le tout saupoudré d’une bonne dose d’absurde. La force d’Hospitalité est précisément de ne jamais choisir son camp, de laisser le spectateur dans l’incertitude, notamment à travers la figure de son personnage central dont on peine à deviner s’il est un hurluberlu perché ou un manipulateur machiavélique. Le tout sans ne jamais mettre à mal la cohérence d’un récit prenant où derrière l’éclat de rire, pointe souvent l’effroi et dont deviner l’issue finale tient de la gageure.