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Le monde agricole inspire décidément le cinéma français à travers des œuvres qui, sur ce socle commun, développe des récits extrêmement différents. Après Petit paysan, Au nom de la terre, Revenir et La Nuée, Naël Marandin (La Marcheuse) met ici en scène un jeune couple d’agriculteurs – Constance et Bruno (Diane Rouxel et Finnegan Oldfield) - tentant de reprendre la ferme du père de Constance (Olivier Gourmet) avec un projet novateur et écolo mais qui ne peut prendre forme qu’avec le soutien financier des puissants syndicats agricoles. Un soutien que Constance pense décrocher auprès de Sylvain (Jalil Lespert), très influent dans la décision et en apparence emballé par le projet. Sauf que, pour se montrer gentil avec elle, Sylvain va lui demander de l’être avec lui… Comme le remarquable Slalom de Charlène Favier sorti en mai dernier, La Terre des hommes parle de viol et d’emprise. Et comme Slalom, il ne s’agit pas ici d’un simple film à sujet pour feu « Les Dossiers de l’écran » mais d’un film qui transcende son sujet à travers un personnage féminin fort, non dénué d’ambiguïtés et jamais réduite à sa fonction de victime. Dans ce rôle, Diane Rouxel livre une composition d’une intensité jamais prise en défaut, tant dans les rires heureux d’une possible nouvelle vie à construire que dans les larmes de rage et d’humiliation. Elle est à l’image du film. Jamais scolaire ou appliquée. Toujours libre et surprenante