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Mon Pote pêche par son absence d’aspérités : tout est lisse et propre, et le film réussit ce prodige d’être bavard tout en manquant singulièrement de dialogues. Pourtant, la rencontre entre le bourgeois et le taulard, par la magie du jeu de Baer et de Magimel, a bien lieu : sans en faire des caisses, ils sont touchants et justes. Quant aux rôles de femmes, ils sont beaucoup moins caricaturaux que dans Le Coeur des hommes. Diane Bonnot et Léonie Simaga, l’une venant de l’impro et du one-woman-show, l’autre de la Comédie-Française, sont deux découvertes épatantes.
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Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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« Mon pote », tiré d’une histoire vraie (le personnage de Bruno dirige aujourd’hui un mensuel consacré au monde de la voile) est un film sur la réinsertion et le retour à la vie des anciens détenus, plus qu’une longue introspection sur les sentiments et les cœurs de deux hommes que la vie réunit. Les rebondissements et le suspense tiennent leurs places dans cette histoire soutenue par un beau numéro entre deux acteurs. Edouard Baer campe un homme qui, malgré ses soucis de chef d’entreprise, tend pour la première fois la main à un autre auquel la vie n’a pas fait de cadeaux. Benoit Magimel, parfait une fois de plus dans ce rôle, est un Bruno plein de bonne volonté et de reconnaissance envers celui qui lui a accordé sa confiance, tout en dissimulant quelques secrets. « Mon pote », outre sa performance d’acteurs, réussit le beau pari de filmer une fraternité et la naissance d’une amitié.
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Le scénario est à peine démarqué de ce qui est arrivé à Marc Esposito lui-même, alors patron du magazine de cinéma Studio : il engage un cinéphile passionné, en prison à l'époque, qui, de simple maquettiste, finira directeur artistique de Studio. Une belle histoire d'amitié avec Edouard Baer (le rédacteur en chef d'un journal d'automobile) et Benoît Magimel (l'ex-taulard) qui ne met en scène aucun enjeu dramatique, qui avance tranquillement sans jamais être passionnante et qui n'a qu'un seul mérite, si l'on peut dire : applaudir au (réel) comportement altruiste d'Esposito, ici juge et partie mais assez peu cinéaste.
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La façon dont Marc Esposito raconte cette histoire véridique (il est l’ex-directeur de la rédaction des magazines « Première » et « Studio ») laisse d’abord perplexe, tant l’amitié virile qui se noue entre le journaliste et le fou de bagnoles est pétrie de bons sentiments. L’intrigue se révèle pourtant plus complexe, et le spectateur se laisse volontiers embarquer dans ce film de divertissement moins moralisateur qu’il n’y paraît, grâce à l’abattage d’un épatant Edouard Baer dans le rôle du rédac chef protecteur.
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Vingt ans après, Esposito reprend la Ligue des potes et ne déroge pas à la légende : connivence bourrue et sympa, mollesse généralisée qui manquera toujours du romantisme des vraies amitiés.
On remarque Diane Bonnot, dont le dégingandé chic rappelle Katharine Hepburn. Mais c’est Magimel qui confirme son statut à part dans le cinéma français.
Acteur à l’audace imprévue, il exprime le lyrisme prolo avec une sensibilité qui n’a pas peur des larmes. -
L'intrigue réserve un changement de vitesse inattendu à l'instant où l'on pouvait craindre que le cinéaste ne nous impose une conduite pépère vers un dénouement moralisant.
Sachez seulement que le pudique ex-taulard saura contraindre le self-made man beau parleur à rouler parfois en sens interdit.
Filmé sans effets de cinéma, en privilégiant les visages, l'émotion sous jacente, mais sur un rythme enlevé, Mon pote est porté par un éblouissant Edouard Baer. S'y révèle à ses côtés, dans le rôle de son épouse, une comédienne qui faisait partie de la distribution de sa pièce Miam Miam : Diane Bonnot est épatante.
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Cette histoire, Marc Esposito, ancien rédacteur en chef de Première, l'a vécue. Cela ne suffit pas à la rendre vraisemblable de bout en bout. Mais, sur la vie d'une rédaction, les problèmes de trésorerie, les coups de gueule et de bourre liés au bouclage, la description est plutôt juste et change de la vision souvent caricaturale du journalisme au cinéma. Marc Esposito (Le Coeur des hommes) a bien fait aussi de ne pas s'enliser dans le sentimentalisme et de bifurquer vers la comédie rocambolesque - le braquage et la course-poursuite qui s'ensuit avec Victor au volant sont assez jubilatoires. On en oublierait la musique, insupportable, et les dialogues, trop explicites.
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A une période où les cinéastes traquent les plans de plus de cinq secondes, Marc Esposito aime prendre son temps et les comédiens le lui rendent bien. Toutes les scènes entre Edouard Baer, qui l’incarne à l’écran - pour les besoins de l’action, la revue de cinéma est devenue un magazine de sport automobile -, et Benoît Magimel sont d’ailleurs les plus réussies du film. Le premier, très à l’aise dans l’affection distanciée ; le second, à fleur de peau, étonné qu’on ne le considère pas comme un pestiféré. Du coup, face à cette belle amitié, toutes les anecdotes périphériques - la vie conjugale de Victor-Edouard Baer, un casse suivi d’une poursuite en voitures - paraissent plus fades.
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A l'approche des fêtes, Marc Esposito nous offre un joli conte de Noël truffé de bons sentiments et de quelques épines de sapin. Edouard Baer est un acteur de plus en plus convaincant. Il forme avec Magimel un tandem qui tient si bien cette route scénaristique pavée de bonnes intentions et de quelques mauvaises actions, que l'on a vraiment envie d'être leur pote.
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Marc Esposito continue son exploration de l’amitié virile avec ce film formellement indigent, qui repose uniquement sur l’impeccable duo Baer / Magimel.