Vive nous !

Valérie est sentimentale. Son mari la trompe et demande le divorce. Valérie sombre dans un désespoir étrange. Ses amies essaient tant bien que mal de lui remonter le moral (qu'est allée faire Emmanuelle Devos dans cette galère ?). Un jour, son regard croise celle d'un beau et ténébreux judoka en la personne de Dieudonné.
On a le droit de se montrer aigri devant un film qui ne respecte en aucun cas le spectateur. Dans Vive nous !, ce n'est ni la maladresse de la mise en scène, ni les invraisemblances d'une histoire qui ne vaut pas tripette, ni la lourdeur et la grossièreté des dialogues qui nous mettent en colère. La sincérité de cette Camille de Casabianca (responsable déjà du Destin fabuleux de Madame Petlet avec Maïté) ne suffit pas à nous émouvoir. Son style navrant, qui oscille entre une étude de moeurs Cukorienne et une complexité des rapports amoureux à la manière de Lubitsch, en devient à tel point abject que son film sombre dans un ridicule mérité.
Les défauts sont nombreux : absence de rythme, originalité scénaristique nulle, des acteurs qui n'y croient à aucun moment (l'interprétation de Thibault de Montalembert est douteuse), des sequences inutiles, une lenteur gestuelle (dans l'interprétation) qui réduit l'action à une suite de clichés honteux.
Difficile de rire, ou de sourire. La comédie française est décidément mal foutue ! Je pensais que nous étions arrivés à un stade ultime avec Mon père, ma mère, mes frères et mes soeurs de Charlotte de Turckheim. Je me trompais.
Cinéastes français, un peu de rigueur et de tenue s'il vous plait dans vos comédies !Vive nous !
De Camille de Casabianca
Avec Dieudonné, Michèle Bernier, Daniel Prévost
France, 1999, 1h36.