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(...) Le scénario contient quelques surprises qu’on n’éventera pas ici mais sachez que le plus drôle de ce retour raté est résumé dans la bande-annonce. L’explication est simple : là où Zoolander se moquait avec malice d’un univers de la mode décérébré et hautain, sa suite instaure une connivence un peu malsaine avec le milieu. Chacun fait mine de rire de soi mais tout ça renifle la caricature de petit bourgeois qui ne ne veut surtout blesser personne. De l’autodérision pour les nuls, bien trop confortable pour provoquer le rire. Zoolander 2 est boursouflé de caméos et de clins d’oeil balourds à destination des fans, qui tuent dans l’oeuf toute tentative de vanne. Pendant près de deux heures, le film court après ce qui déconne sur Internet et dans le monde des médias pop, sans jamais réussir à mettre le doigt dessus. Et après une première moitié où le rythme pèche terriblement, Zoolander 2 passe enfin la seconde mais ne sait du coup plus prendre son temps. Comme si soudain, chaque scène n’existait que dans le but de préparer à la prochaine. Seuls les personnages d’Hansel (Owen Wilson) et Mugatu (Will Ferrell) peuvent s’exprimer (sans eux, le naufrage serait total) mais ne font finalement que recracher ce qui marchait dans l’original, alors que les nouvelles venues Penélope Cruz et Kristen Wiig sont tout simplement sacrifiées. Pire, Derek Zoolander (Ben Stiller) est devenu assez détestable, comme conscient de sa propre crétinerie. Un type du coup moins con et plus méchant, aux antipodes de ce qu’il était dans le premier film. Une comédie qui n’atteint jamais son but, trop fière d’exister pour se demander si elle avait une raison de venir au monde. Après des mois d’un marketing tordant, la claque est d’autant plus violente.
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On y croyait, un peu, à cause de l’absurdité même du projet. Donner une suite quinze ans plus tard à Zoolander, grand film idiot qui a attiré royalement 146558 spectateurs en France et n’a pas marché dans une Amérique de l’après-11-Septembre qui n’était pas prête à rire à nouveau. Ben Stiller a beau shooter énergiquement sa suite comme un film de super-héros sur le retour (le prologue avec la mort de Justin Bieber filmé comme un Marvel), le résultat est un échec quasi total, imputable au script de Justin Theroux (coauteur de Tonnerre sous les tropiques), pour qui le seul moteur comique est la répétition systématique des vannes du premier volet. Le blue steel, le orange-mocha-frappucino, Billy Zane et les orgies de Hansel : Theroux copie-colle sans distinction ni imagination. Tout ce qui était rafraîchissant de bêtise en 2002 devient un embarrassant bégaiement. Le temps que Will Ferrell débarque dans le dernier tiers film pour relever le niveau (la scène de son évasion est splendide), il est déjà trop tard. Ceux pour qui Zoolander fait figure de film référent vont souffrir, les autres vont simplement s’ennuyer. Pendant ce temps, dans le monde réel, Ben Stiller a fait la promotion du film vêtu des fringues de son double, en se prenant en photo avec la plus longue perche à selfies. Vous rirez bien moins devant Zoolander 2.
Toutes les critiques de Zoolander No. 2
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Aussi drôle, loufoque et tendrement taquin que ce qu'on pouvait espérer.
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Vous aimiez Zoolander ? Bien, vous allez donc aimer Zoolander 2.
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Quand Kiefer Sutherland est la personne la plus drôle de votre film, c'est qu'il y a un problème.
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Une foule de caméos de personnalités qui se fait passer pour un film.
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Certaines personnes trouvent Derek Zoolander drôle, agréable et sympathiquement stupide. Pas moi. Je le trouve énervant.
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Quasiment tout le film est comme les 20 dernières minutes ennuyeuses de chaque émission du Saturday Night Live, quand toutes les idées à peu près convenables sont épuisées et la seule raison pour laquelle ils continuent l'émission c'est qu'il reste du temps à combler.
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Un défilé de gags qui tombent à plat et de caméos plus impressionnants sur l'échelle de "qui ont-ils réussi à avoir" que pour provoquer le moindre rire.
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Zoolander 2 a assez d'intrigues pour plusieurs films. Il y en a tellement qu'elles se neutralisent entre elles.
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En fait, ce film est passionnant sur un point : Stiller, qui se moque de la ringardise de ses personnages, les y rejoint dans sa manière de faire ce type de comédie.
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Zoolander 2 ressemble aux résultats d'un cadavre exquis, l'exercice surréaliste dans lequel plusieurs auteurs continuent l'un après l'autre et petit à petit une histoire indépendante, sans savoir quelles sont les contributions précédentes.
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Zoolander 2 est gênant, paresseux et très loin d'être drôle. La seule bonne nouvelle, c'est que vu le rythme avec lequel avance la franchise, on n'aura pas de Zoolander 3 avant 2030.