Augustine d'Alice Winocour
ARP Sélection

France 4 propose le premier film de la réalisatrice de Proxima et Revoir Paris, avec Vincent Lindo, Soko et Chiara Mastroinanni.

Paris, hiver 1885. A l’hôpital de la Pitié Salpêtrière, le professeur Charcot étudie une maladie mystérieuse : l’hystérie. Augustine, 19 ans, devient son cobaye favori, la vedette de ses démonstrations d’hypnose. D’objet d’étude, elle deviendra peu à peu objet de désir.

En 2012, Alice Winocour (Proxima, Revoir Paris..., bientôt de retour au cinéma avec Stitches, porté par Angelina Jolie et Louis Garrel) marquait Première grâce à son premier long, Augustine. Un film à revoir ce samedi sur France 4, ainsi qu'en replay. A compléter avec le super docu d'Arte sur Vincent Lindon, intitulé Coeur sanglant.

Voici notre critique d'Augustine :

Pour son premier long métrage, Alice Winocour s’empare d’un sujet passionnant mais galvaudé : les rapports entre un démiurge et sa « créature ». Il y a deux ans, Abdellatif Kechiche en donnait une formidable variante avec Vénus noire, qui poussait très loin l’étude de l’aliénation qu’une telle relation.implique. Plus modestement, Augustine s’attache à décrire la montée du désir chez les deux protagonistes, séparés par une montagne de préjugés et de réflexes de classe. Si l’ambiance mortifère du début, qui montre l’héroïne déambulant avec un oeil fermé, laissait espérer un traitement viscéral aux frontières du fantastique, l’intrigue, corsetée et linéaire, se charge de remettre très vite le film sur les rails de la normalité et du romanesque en costumes. On retient néanmoins son féminisme subtil, joliment défendu par Soko, face à un Vincent Lindon sobrement intense.


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