Eric Judor dans Roulez Jeunesse
Capture d'écran Le Pacte

Ce premier long métrage dévoile un Éric Judor particulièrement émouvant en père de substitution.

Roulez jeunesse, sorti en juillet 2018 au cinéma, reviendra en ce vendredi soir sur TMC. Première vous le conseille.

Plus encore qu’un savant art du twist, le premier film de Julien Guetta manie tout au long de son récit de sensibles et inspirées ruptures de ton. L’histoire d’Alex, dépanneur automobile qui travaille dans le garage de sa mère, démarre comme une comédie générationnelle haute en couleur sur un « adulescent » contraint de passer ses journées à bord de sa dépanneuse. Vive et enlevée, la narration dessine un amusant personnage de quadra immature. Puis, le destin d’Alex bascule vers un registre plus mélodramatique quand ce grand égoïste se retrouve contre toute attente avec trois enfants abandonnés sur les bras. D’abord obsédé par sa tranquillité, notre héros se voit peu à peu acculé et poussé dans ses retranchements.

De plus en plus poignant

Au fur et à mesure que le protagoniste évolue sous nos yeux, le film pénètre à son tour un terrain cinématographique de plus en plus social et poignant. Toujours rythmé et lumineux (la photo diurne maintient constamment le récit dans une atmosphère estivale), le projet change pourtant d’ampleur en traitant les motifs de la famille et de la filiation de manière bien plus directe que prévu. Et cette aventure de finir, grâce à sa remarquable direction d’acteurs, par tordre le ventre et serrer le coeur. Au sein de cet équilibre miraculeusement trouvé entre rire et larmes, Éric Judor excelle et surprend. La quête d’Alex paraît en effet progressivement devenir celle du comédien, capable ici d’assumer le drame et d’exprimer sa sentimentalité dans des proportions jusqu’alors inédites.


Eric Judor : "Je veux montrer autre chose que de la comédie pure"