Timothée Chalamet en Bob Dylan est aussi à l'honneur du numéro de février 2025, tout comme Bref, de retour pour une saison 2 surprise ou Brady Corbet et son Brutalist.
Mort le 15 janvier à 78 ans, David Lynch avait affolé le cinéma de ses visions électriques et surréalistes, de Blue Velvet à Mulholland Drive, d’Eraserhead à Sailor et Lula. Alors que les cinéphiles du monde entier accusent le coup, flash-back sur une œuvre capitale, emplie de distorsions oniriques et de sensations fortes, qui a rythmé nos vies et celle de ce magazine. Ce numéro 559 de Première vous propose un dossier de douze pages pour replonger dans l'art lynchien, avec notamment un best-of de ses cinq interviews publiées dans notre magazine au fil de sa carrière.
Dix scènes cultes de David LynchLa rédaction vous propose également d'autres rencontres, et portraits d'artistes. Quinze ans après ses premiers pas d’actrice dans Attenberg (prix d’interprétation à Venise), l’actrice franco-grecque Ariane Labed signe avec September & July son premier long métrage. L’aboutissement d’un rêve ancien.
Zoomons aussi sur The Brutalist, l'un des favoris de la prochaine saison des Oscars. Première a rencontré son réalisateur, Brady Corbet pour décrypter les ambitions de son récit fleuve du combat d’un architecte rescapé des camps de la mort contre la puissance capitaliste US. Une grande épopée américaine qui fait partie de nos coups de cœur du moment.
Autre visage phare de ce mois de février 2025, celui de Sayyid El Alami. Le héros d’Oussekine confirme après Leurs enfants après eux son irrésistible montée en puissance avec La Pampa, d'Antoine Chevrollier.
![Un parfait inconnu (1280x720)](/sites/default/files/styles/scale_crop_border_white_1280x720/public/2025-01/un%20parfait%20inconnu%20-%20james%20mangold%20et%20timothee%20chalamet.png)
A lire aussi, notre focus sur Un Parfait inconnu, de James Mangold, un non-biopic musical hors norme et une mise en abîme vertigineuse du culte de la célébrité, avec un Timothée Chalamet particulièrement inspiré.
Alors qu’il crève l’écran en agent de footballeur sous tension dans Mercato, qu’il a lui-même initié, Jamel Debbouze rembobine pour Première son parcours sur grand écran, d’Indigènes à Luc Besson en passant par Bacri, Auteuil, Zonzon ou encore Pourquoi j’ai pas mangé mon père, sa seule expérience de réalisateur.
Enfin, l'équipe vous propose une visite chez Jean-François Laguionie, le réalisateur de Slocum et moi, un récit autobiographique qui est de son propre aveu le point final de son œuvre débutée soixante ans plus tôt ; ainsi qu'un entretien avec un acteur dont Hollywood ne peut plus se passer : Colman Domingo. Dans Sing Sing, il livre une performance bouleversante en détenu qui trouve la rédemption par le théâtre.
![Bref saison 2](/sites/default/files/styles/scale_crop_border_white_1280x720/public/2025-02/Bre.jpg)
Côté séries, Première vous propose un long entretien avec Kyan Khojandi, qui nous explique pourquoi il a voulu, avec son complice Navo, offrir une surprise au public en gardant le secret au maximum autour de la création de Bref – saison 2, à voir très bientôt sur Disney+, près de 15 ans après leurs premières pastilles. Dan Erickson nous parle de lui de Severance, sa "série en colère" d'Apple TV+, dont le retour est aussi un événement, même si l'attente ne fut "que" de trois ans.
En plus du cahier critique comme d'habitude bien rempli, ce numéro 559 vous propose aussi un sujet Classics sur Eyes Wide Shut : alors qu’il a pris tout son temps pour devenir un classique, ce film posthume, donc potentiellement "volé" à son auteur après sa disparition, a immédiatement excité les sphères ciné-complotistes. Un quart de siècle plus tard, un documentaire revient sur sa conception mouvementée, ses sens cachés et… le montage original de Stanley Kubrick.
En dernière page, pour patienter jusqu'aux César, c'est Thierry Lacaze qui se prête au jeu du "Film qui...". Le directeur de la distribution française de StudioCanal, auteur de 50 ans de cérémonies des César (éditions EPA), nous confie ses plus beaux souvenirs de films récompensés par la fameuse statuette.
Bonne lecture !
![David Lynch films et séries](/sites/default/files/styles/scale_crop_border_white_1280x720/public/2025-01/lycb.jpg)
Voici l'édition de ce 559e numéro :
"Nothing will die"
Ces mots de Tennyson résonnent différemment depuis le 15 janvier. David Lynch, maître des songes et des cauchemars, nous a quittés, laissant derrière lui un héritage aussi f(l)ou que ses films. En choisissant ce poème pour clore Elephant Man, il avait tout dit de son art : transformer l’obscurité en lumière, le monstrueux en sublime. D’Eraserhead à Twin Peaks, Lynch aura été notre passeur vers des territoires où la beauté surgit des ténèbres. Il nous a appris à voir autrement, à chercher la grâce dans les recoins les plus sombres de l’esprit humain. « Jamais rien ne mourra », non. Ses rêves continueront de hanter nos nuits, ses mystères de nourrir nos imaginaires. Lynch a quitté la scène comme il l’avait habitée : en magicien insaisissable, nous laissant des énigmes plutôt que des réponses, des visions plutôt que des certitudes.
Et comme un étrange hasard, Bertrand Blier a lui aussi tiré le rideau (rouge) quelques heures avant le bouclage de ce magazine consacré à Lynch. Blier n’avait jamais caché son admiration pour le cinéaste de Blue Velvet. Et dans le brouillard de Mulholland Drive ou dans les couloirs gris de La Défense, dans les flammes de Twin Peaks ou sur les bords des nationales, on peut sûrement apercevoir leurs esprits, joyeux, continuer de danser.
Gaël Golhen, rédacteur en chef
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