Nom de naissance Césaire
Genre Homme
Avis

Biographie

Aimé Fernand David Césaire naît le 26 juin 1913 à Basse-Pointe, au pied de la montagne Pelée en Martinique. Son père, fonctionnaire, et sa mère couturière ont en tout sept enfants et tiennent à leur garantir une éducation scolaire de qualité. Son père dit un jour de lui : « Quand Aimé parle, la grammaire française sourit ». De six à onze ans, Aimé Césaire fréquente l’école primaire locale, puis quitte le nord de l’île pour Fort-de-France où il entame ses études secondaires (lycée Victor Schoelcher).Le baccalauréat en poche, Aimé Césaire décroche également une bourse qui lui permet de se rendre en métropole pour intégrer la classe d’hypokhâgne à l’établissement Louis le Grand à Paris. Aimé Césaire, alors âgé de dix-huit ans, est loin de sa Martinique natale, mais son nouvel ami, le Sénégalais Léopold Sédar Senghor, et quelques jeunes étudiants africains forment un groupe soudé. Le futur président du Sénégal l’accueille d’ailleurs en ces mots : « Tu seras mon bizut. ».C’est ainsi qu’en 1934, Césaire, Senghor, Guy Tirolien en plus d’autres jeunes Africains et Noirs des Dom Tom créent le journal L’Etudiant noir. C’est aussi à ce moment qu’apparaît le concept nouveau de Négritude, qui désignera par la suite le mouvement culturel lancé et encouragé par Aimé Césaire.Après les classes préparatoires aux études littéraires, il parvient à intégrer l’Ecole Normale Supérieure à vingt-deux ans et achève son parcours universitaire à la veille de la Deuxième Guerre Mondiale. Il retourne ensuite vivre en Martinique. Désormais marié, enseignant, et à la tête de la revue qu’il a crée Tropiques, Aimé Césaire subit la censure instaurée par le gouvernement soumis à l’occupant allemand.Lorsque la guerre prend fin, sa carrière politique démarre avec son élection en 1945 à la mairie de Fort-de-France. Césaire occupera ce poste pendant plus d’une cinquantaine d’années puisqu’il ne le quittera qu’en 2001. Incontestablement, Aimé Césaire marque la ville de son empreinte puisque pendant ce demi-siècle, Fort-de-France connaît une animation culturelle des plus riches.Trois années après son entrée à la mairie, il publie L’anthologie de la nouvelle poésie nègre et malgache, ouvrage à travers lequel il diffuse ses idées de promotion de la culture nègre et de sa défense contre le colonialisme écrasant qui cherche à la faire disparaître.Dans ce même ordre d’idées, Césaire explique la ressemblance entre les partisans d’Adolf Hitler et les colonialistes dans Discours sur le colonialisme en 1950.Aimé Césaire poursuit son chemin politique mais sans le Parti Communiste, dont il se sépare six années plus tard, pour rallier celui du Regroupement Africain et des Fédéralistes.En 1958, en plein processus de décolonisation, Aimé Césaire ne cache plus son désir d’autonomie pour la Martinique et crée dans ce sens le Parti Progressiste Martiniquais qui constitue la vitrine de son combat.Vers la fin de sa carrière politique, Césaire s’affiche clairement comme un socialiste, et c’est sans grande surprise qu’il montre son soutien à Ségolène Royal, candidate du PS à la présidence en 2007 qui s’incline devant Nicolas Sarkozy.Le Nègre fondamental ne survit pas à un fléchissement de son cœur et rend l’âme le 17 avril 2008 à Fort-de-France.Son décès est suivi d’une vague d’hommages impressionnante menée par des politiciens de tous bords et des artistes venus saluer en Martinique la mémoire d’un personnage historique dont l’œuvre compte un grand nombre de recueils de poésies, de pièces de théâtre et d’essais. Pour mémoire nous pouvons citer Ferrements édité en 1960 puis réédité en 1991 par Seuil, Cadastre datant de 1961 ou encore son dernier recueil intitulé La Poésie, édité en 1994.Ses pièces de théâtre les plus récentes sont Une saison au Congo éditée pour la première fois en 1966, puis une croustillante adaptation nègre de La Tempête de William Shakespeare, Une Tempête, réédité en 1997.