Aferim !

En 1835, dans les campagnes de la Roumanie orthodoxe, un policier et son fils traquent Carfin, un esclave gitan coupable d’avoir couché avec la femme de son maître. La silhouette lointaine des deux cavaliers évoque à la fois "La Nuit du Chasseur" et "Don Quichotte". D’ailleurs, dans ce film picaresque, le tandem de justiciers se révèle vite aussi effrayant que ridicule à travers des dialogues et une mise en scène distanciés (plans larges, noir et blanc). Alors que le père expose son intolérance à coup d’aphorismes, on découvre un pays tout aussi raciste que lui. L’humour noir de ce western roumain, un peu répétitif, devient glaçant, rappelant que le sort réservé aux Roms aujourd’hui ne date pas d’hier.

En contrepoint d’une forme splendidement travaillée, Jude offre un jeu de massacre à la drôlerie dévastatrice. Bref, un seul mot : aferim !, (bravo !)

La mise en scène de Radu Jude inscrit, par d’amples tableaux, la misérable silhouette humaine dans une immensité stoïque et protéiforme (...)

Il aurait été simpliste que ce dialogue ("présent / passé ndlr") s’établisse par le biais d’un didactisme binaire, Radu Jude a le bon goût de le faire d’une façon diffuse, avec un ton percutant et corrosif.

Un peu poussif au début, "Aferim" ! (qui signifie « Bravo ! ») décolle une fois le fuyard aux mains de ses poursuivants (...)

Une fresque historique truculente et féroce.

Dans cette comédie à la fois picaresque et sarcastique sur le racisme, mise en scène avec un grand sens de l’espace, en noir et blanc classique, ce qui prime c’est un dialogue au vitriol.

C’est drôle, mordant, agaçant, cynique et filmé en noir et blanc (...) Le film est une heureuse trouvaille.

Attention : objet filmique non identifié, mais à ne pas rater !

(...) un film d’aventures comique et violent, historique et onirique, où personnages et situations existent constamment à plusieurs titres.

Une moquerie cynique et amère de l’intolérance humaine, d’hier et d’aujourd’hui.

(...) une réalisation épurée, mais une volonté de jouer la noirceur qui finit par se retourner contre le talent de son réalisateur.

Bien écrit et interprété, visuellement réussi, ce long métrage singulier tourné en noir et blanc, où les personnages semblent se noyer dans le décor, peine toutefois à tenir en haleine jusqu’à la fin. Plus d’action, et nous disions bravo!

L'abus d'insultes grivoises, la multiplication de proverbes ridicules et des interprètes à la voix criarde finissent par presque totalement affaiblir l'histoire au demeurant fort intéressante. Vraiment dommage.