Toutes les critiques de La Face Cachée

Les critiques de Première

  1. Première
    par Christophe Narbonne

    Entre drame intimiste et suspense, La face cachée énonce des choses importantes sur le couple et sa chape de non-dits, sur les sens de la vie et le bricolage. Ellipses poseuses, raisonnements clichés, interprétation atone... A force de vouloir donner du sens et de la profondeur à chaque scène, Campan oublie de raconter une histoire.

Les critiques de la Presse

  1. Pariscope
    par Arno Gaillard

    C’est ce qu’on ne voit pas dans la vie d’un couple que filme avec une grande sensibilité Bernard Campan. Les blessures des uns et des autres, les noyés que nous devenons doucement, nos défaites souvent secrètes, nos amis nos amours et nos… comme chante Aznavour. « La face cachée » est un des plus beaux films français de l’année. Bach et Robert Bresson veillent sur cette femme interprétée par Karin Viard et cet homme blessé qui a les traits du réalisateur. Ce film défile, passe comme une caresse, on ne peut qu’être très ému par cette histoire. Ils sont des nôtres, tous et toutes, avec leurs mensonges et leurs chutes, ils sont des nôtres et nous sommes bouleversés par l’interprétation des acteurs et l’intelligence du scénario. Bernard Campan, pour ses premiers pas de cinéaste, nous prend la main, nous prend le cœur et nous emmène avec lui dans cet émouvant et douloureux voyage au coeur d’un beau mystère.

  2. Le Monde
    par Isabelle Regnier

    Pour y arriver, le processus est long, laborieux, et creux. Quatre personnages seulement (le couple, une amie de la femme, un ami du mari), aucun figurant, rien qui rattache les protagonistes à une vie sociale ou professionnelle. Seuls dans leur appartement sombre, Bernard Campan et Karin Viard son le couple témoin. Témoin de quoi ? C'est là toute la question.

  3. Fluctuat

    Le premier film de Bernard Campan, sous prétexte de justesse et de réalisme, prétend ausculter le couple pour finir par balancer son vrai sujet, planqué jusqu'à la fin. Entre suspense douteux et film pour une certaine génération, La Face cachée : on fait l'impasse.
    - Exprimez-vous sur le forum CinémaLe cinéma c'est aussi une question de génération. C' est même un argument marketing, on fait des films en visant des tranches d'âge. Par conséquent, on peut dire qu'il y a des films qui s'orientent, bon gré mal gré, vers certaines générations. Certains de ses films ont donc permis de nous redéfinir, ils étaient des promesses (Hollywood à une autre époque, aujourd'hui encore pour ceux qui n'ont pas renoncé). D'autres ont pu révéler des choses à ceux qui se sont sentis concernés par le sujet de tel ou tel film. C'est cette approche, assez classique, qui est au coeur du film de Bernard Campan, La Face cachée. Celle d'un film dont le sujet parlera d'abord à une génération mais sans toutefois la cerner, la définir, parce que justement cela se produit malgré lui.Si La Face cachée parle donc de ce que nous définissons comme une génération, c'est moins parce qu'il récupèrerait une série de détails actuels dans lesquels certains pourraient se retrouver, que parce que son sujet est pratiquement défini par l'âge. Celui de Bernard Campan et de ses comédiens (karin viard, jean hugues anglade et bernard campan), qui tous la quarantaine passée se posent ici beaucoup de questions sur leur couple. On répondra que par définition le couple touche tous les âges et que cette histoire n'a rien de générationnel. Sauf que pour en arriver au stade où Campan situe son film, il faut être passé par diverses étapes qui ici segmentent la vie des personnages vers un moment donné de l'existence qui devient générationnel. Pas culturellement, mais par rapport aux problèmes auxquels ils sont confrontés. On peut donc dire que pour voir La face cachée, plutôt pour se sentir concerné par le film, il faut presque être passé soi-même par une expérience du couple qui se situe à un moment donné de son existence, ses épreuves. Plus précisément, on peut ajouter aussi que la vision de Campan vise un fait de société qui parlera d'abord à certaines générations. Non seulement dans ses faits, mais aussi dans sa manière de reprendre un problème digne des talk shows de "jean luc delarue" rec="0".Mais qu'en est-il concrètement ? La Face cachée parle du couple dans ce qu'il peut générer comme malentendus, mal-être, doutes. Il est construit en chapitre qui chacun débute par un carton situant l'évolution du récit par week-end (puisque c'est le seul moment où l'on a le temps de réfléchir sur soi, c'est connu), et s'apparente à une radiographie dépressive d'un couple (Campan/Viard) qui semble incapable de se comprendre et se situer dans leur relation. Lui cherche à se rapprocher d'elle, se questionne, tente de faire des efforts entre deux phases de bricolage et de reprise du piano, mais elle reste distante, énigmatique, presque lasse et seulement préoccupée par ses sorties avec sa copine, ce qui naturellement fait naître le soupçon d'adultère et renforce la crise. Passant donc par une multiplication de petits moments vraisemblables (la scène de supermarché, passage obligé) qui cherchent à authentifier la justesse du regard, le film fonce droit vers le réalisme, limite le naturalisme, jusqu'à l'écoeurement (pour nous) ou la finesse (pour d'autres). Mais ce n'est pas le problème.Entièrement assujetti au point de vue du personnage de Campan, La face cachée s'organise autour de lui, son regard sur son épouse, et tente de faire croire jusqu'à la fin qu'il ne nous parle que du couple, de ses crises qu'on connaît tous par coeur, au moins depuis Scènes de la vie conjugale. Seulement non, il a un autre sujet planqué dans son revers, son vrai sujet, celui qu'on doit taire pour ne pas révéler le fin mot de l'histoire. Et c'est justement le fait de devoir faire silence sur ce sujet qui nous dérange. Car le film crée une espèce de suspense autour de lui. On dira qu'il se justifie par l'idée qu'on suit le personnage de Campan, qu'on partage ses doutes, son malaise, son incompréhension et que nous non plus ne pouvons voir la fameuse face cachée de son épouse. Soit, pourtant il faut bien admettre que le film se construit avec ce suspense, qu'il utilise la vérité comme un procédé de cinéma et qu'étant donné la nature du sujet et ce réalisme, on peut trouver ça limite. C'est ça le vrai problème du film, de jouer avec des signes partiellement faux, de nous faire croire à quelque chose pour finalement nous dire in fine la véritable nature du mal. Campan est certainement honnête et entier dans ce qu'il filme, mais sa narration rend le sujet encore plus pénible qu'il ne l'est déjà réellement. Pesant voire plombant par ce qu'il raconte, La Face cachée devient presque inacceptable par ses méthodes.La Face cachée
    De Bernard Campan
    Avec Bernard Campan, Karin Viard, Jean-Hugues Anglades
    Sortie en salles le 19 septembreIllus. © Wild Bunch Distribution
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  4. Télérama
    par Juliette Bénabent

    Côté émotion, c’est l’encéphalogramme plat. Car à force de ne rien dévoiler, pour préserver cette fameuse « face cachée », le film tourne à vide. (...) Pour raconter une histoire concrète, Bernard Campan se rabat sur une péripétie mise en scène avec insistance : la construction par François d’un placard pour les affaires d’Isabelle. Cherchez le symbole...