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Comme c’est le cas depuis le début de la saga, la Warner a fait le choix (délibéré ?) de montrer à la presse française ce troisième volet du "Hobbit" dans sa version 24 images/seconde et non en HFR - c’est à dire en 48 images/secondes, tel qu’il a été véritablement conçu par son auteur. Résultat : certains se plaignent déjà de la “rapidité des mouvements (de caméra) qui défient parfois la perception humaine”. Et ils auront (presque) raison.
Ceux qui ont goûté aux deux précédents "Hobbit" au format HFR, savent que ce format là permet d’offrir une netteté absolument délirante au moindre mouvement de caméra, zappant l’effet "rollercoaster qui fout le tournis" pour procurer un confort et un effet de sidération visuel inoubliable. Plus qu’aucun autre opus de la saga, cette "Bataille des Cinq Armées", multipliant dans sa dernière heure les travellings qui filent comme des balles traçantes, se doit d’être vu en HFR. Résultat, compliqué de considérer cette projection en 24 images/seconde autrement que comme un appetizer de luxe, un plaisir réel mais pas vraiment roboratif. Un sentiment accentué par la durée relativement modeste du film (140 minutes, quand même) dont les coupes narratives se voient à l’oeil nu (Jackson a déjà annoncé que la version longue durerait une bonne demie heure de plus). C’est la grande limite du système expérimental mis en place par son réalisateur, qui à force de multiplier les formats et les versions et obligé de se dépatouiller comme il pouvait de son découpage étrange en trois parties, n’aura offert au final qu’un gros lot de frustrations à ses spectateurs.
Reste qu’une grande partie du charme infinie de cette saga réside précisément dans ce caractère prototypique, cette manière de nous présenter des objets pas toujours très bien fignolés mais d’une singularité extrêmement stimulante. C’est encore le cas avec cette "Bataille des Cinq Armées" dont le storytelling cabossé finit par s’évanouir derrière la toute puissance des morceaux de bravoure stylistique, la sensation continue de jamais-vu et l’émotion qui noue la gorge (enfin !) au moment du photo finish. Débarrassé de la solennité propre à la saga du "Seigneur des Anneaux", Jackson aura emballé son "Hobbit" comme un môme déballe ses cadeaux, la tête en désordre et les mains chauffées à blanc par l’adrénaline. Le chaos stupéfiant qui régit la dernière heure de ce volet final restera comme l’expression la plus vivace de ce sentiment là, passant frénétiquement d’une échelle de plan à l’autre, imaginant chaque recoin de décor comme une zone de jeu à inspecter de fond en comble et zigzaguant entre batailles rangées obstruées par les particules de poussières et duels à l’arme lourde organisés sur des patinoires géantes. Lorsqu'il touche du doigt ce genre de maestria, pleine de grâce et de brutalité, "La Bataille des Cinq Armées" réveille un petit frisson qu’on croyait éteint depuis la découverte des grands Tsui Hark (d’ailleurs accentué par des effets de post prods parfois, hum, hésitants).
Reste néanmoins un drôle de manque : celui du film, le vrai, en version longue et HFR 3D, cet objet encore camouflé derrière les montées d’euphorie, les zones de brouillard du framerate et la table de montage du gros barbu. Peut être qu’on ne le verra jamais, peut être qu’il faudra simplement se contenter de l’imaginer. Et peut être même qu'au fond c’est encore mieux comme ça.
Toutes les critiques de Le Hobbit : la bataille des cinq armées
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Le meilleur des trois films. On passe d'un film d'action agréable et fantastique visuellement au royaume de l'authentique tragédie.
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Le plaisir, mélangé à de l'admiration, est intense. Il y a de la majesté dans ce film, et pas seulement parce que nous sommes face à une superbe et royale folie.
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Le meilleur volet de cette trilogie est aussi un des films les plus intenses et surprenants de son auteur, dont l'ahurissante bataille n'est pas sans rappeler la folle inventivité d'un "Braindead".
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Ce chapitre final propose une lecture plus sombre du livre publié par Tolkien. Cet épisode offre un épilogue grandiose déployant des scènes de bataille titanesques.
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il va y avoir de l’épique dans ce dernier opus plus guerrier que jamais, un peu trop d’ailleurs parfois, mais qui achève cette trilogie en fanfare, avec des combats époustouflants, un sens du spectacle hallucinant, et une fidélité sans faille à l’esprit de Tolkien. Ce "Hobbit"-là boucle donc la boucle de l’Anneau en beauté.
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La baston se taille la part du lion. On ne s'en plaindra pas tant Jackson fait encore une fois la démonstration de sa virtuosité à orchestrer des combats homériques.
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Une bataille à couper le souffle en guise d'apothéose. Géant.
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Pas un instant de répit dans ce film 100 % guerrier, fougueux et spectaculaire, qui voit des personnages emblématiques disparaître.
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Cette conclusion fournit l'occasion à Peter Jackson de montrer son talent de réalisateur dans une succession de séquences guerrières avec bastons générales et combats personnels. Certains personnages sont sacrifiés (Bard), d'autres prennent du poids (Thranduil), le scénario s'étire un peu, mais ce qui plait, finalement, c'est le souffle, le spectaculaire, les décors, les paysages et la victoire finale.
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Le troisième essai est le bon pour cette colossale adaptation sur grand écran de l'odyssée des petits personnages de Tolkien. ,
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Une splendeur de mise en scène et de détails amoureusement conçus pour donner vie à l'univers tolkienien. Un savoir-faire incomparable dans l'orchestration de ce spectacle grandiose et une faculté indéniable à retenir l'attention du public. Il faut l'avouer, on ne s'ennuie pas, on savoure même, au fond, chaque minute supplémentaire passée en Terre du Milieu...
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Le résultat est à la fois l'épisode le plus captivant de la trilogie, le plus expéditif (avec une durée relativement courte de 144 minutes) et également le plus sombre - aussi bien visuellement qu'au niveau des forces qui agitent les coeurs des hommes, des nains et des orques.
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Soyons juste, si l'on va voir "Le Hobbit", c'est pour le spectacle et, en la matière, Jackson est un virtuose.
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Chapitre final belliqueux, gorgé d’émotions, forcément emballant, mais en-deçà de ses prédécesseurs.
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Le directeur des combats a dû avoir un travail de titan, tant ils sont chorégraphiés avec précision et beauté. Tout n’est pas parfait, bien sûr, mais une telle œuvre parachève un aboutissement de ce qu’est le spectacle cinématographique contemporain.
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Vous ne serez pas déçus, Peter Jackson clôt l’aventure avec force et fracas.
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Si "Le Hobbit" n'égale pas la réussite des premiers films de Jackson consacrés à la Terre du Milieu - et honnêtement qui le pourrait ? - cette tentative est malgré tout palpitante.
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Le dernier épisode de la trilogie du "Hobbit" est le meilleur, avec plus de scènes d'action spectaculaires et les séquences les plus émouvantes de la saga.
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Indubitablement, la matière s’épuise. A voir ainsi le réalisateur détourner des heures pour quelques pages de plus en Terre du Milieu, on parierait sur l’entêtement nostalgique d’un lecteur trop romantique pour le monde qu’il aime, incapable de décider, après son passage en épopée tolkienienne, ce qu’il pourra bien faire du temps qui lui est imparti.
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Si le film est irréprochablement épique, la conclusion du "Hobbit" manque d’émotion et de tension dramatique. On aurait aimé dire adieu à la Terre du Milieu la gorge serrée et les tripes nouées. Ou, au moins, avec le regret que l’aventure s’achève.
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Le cinéaste retrouve le sens du grandiose et de l’efficacité qui lui faisait défaut sur les précédents épisodes. Mais tout l’abattage spectaculaire du film et son inventivité plastique ne suffisent pas, encore une fois, à masquer les faiblesses d’écriture du cinéaste et, en définitive, l’inanité de sa fresque humaniste.
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Le réalisateur de "King Kong" a du mal à quitter la Terre du Milieu et l'on ressent toute sa nostalgie dans le dernier quart d'heure, simple et beau, qui vient achever treize ans d'une épopée filmique à la fois humaine et démesurée.
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L'humour léger, la tension dramatique, voire les inventions visuelles qui jalonnaient les autres films manquent, ici, cruellement. Même Bilbo semble s'ennuyer : jadis héros attachant, il est réduit à jouer les utilités, dans le fracas des images numériques. On dirait qu'il attend la quille, comme tout le monde.
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l ne se passe pas vraiment grand-chose dans ce nouveau film en Terre du Milieu. Si Peter Jackson est obligé d'étirer à l'envi l'intrigue, il parvient encore à impressionner son monde avec une technique quasi-irréprochable, des décors une nouvelle fois grandioses et un émerveillement toujours aussi intact de l'univers foisonnant de l'auteur anglais.
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Un dernier volet qui se révèle malade : tous les problèmes parasitant les deux précédents films arrivent ici à maturation. Peter Jackson parvient encore à délivrer quelques grands moments de cinéma mais il est incapable de maîtriser sa narration. Personnages inutiles et insupportables, prestations à la limite du grotesque, arcs narratifs au traitement rebattu : ce film s’avère trop souvent approximatif.
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En complétant consciencieusement son prequel en trois volets du "Seigneur des Anneaux", Peter Jackson a malheureusement gardé le pire pour la fin. "La Bataille des 5 armées", c'est 20% d'inspiration et 80% de désespoi
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"Le Hobbit : La Bataille des Cinq Armées" a perdu une partie de son âme héroïque tant la trame est étirée pour combler les 2h24 que dure le film. Peu de rebondissements, les personnages secondaires ne sont pas assez construits pour être attachants (...) Le résultat donne un long métrage linéaire, sans relief.
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Sous ses airs faussement ébouriffés, ce dernier "Hobbit" peine à cacher sa véritable nature de film impeccablement peigné, s’appliquant à sagement accrocher quelques sacs d’action et de kitsch lourdingues sur le fil de l’intrigue originelle. (...) Peter Jackson avait commencé son périple en se faisant arpenteur éclairé de l’œuvre tolkienienne, le voilà qui l’achève en s’y essuyant poliment les pieds.
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Peter Jackson a essayé de nous faire gober une histoire d’amour entre un nain et une Elfe mais "la Bataille des cinq armées" reste un film sans meufs. On s’habitue très vite aux monstres à la voix bizarre, au magicien avec son bout de bois façon le père Fouras et à tous les costumes de kermesse ridicules. Le résultat est passable, pas de quoi chialer pour avoir une suite.
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Les 144 minutes que dure le film présentent les pires habitudes de Jackson : des scènes de bataille qui durent une éternité, des choix abrupts et bâclés, des romances pompeuses, un mauvais rythme comique, et, ce qui est nouveau ici, un "fan service" qui met la patience à rude épreuve.
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Au moins, il n'y en aura pas d'autre pendant un moment...
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Ce qui est, peut-être, le plus déprimant au sujet du "Hobbit", le projet gonflé de Jackson, c'est la manière dont il affaiblit rétrospectivement la trilogie du "Seigneur des Anneaux".
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Fin du marathon et pour le spectateur le sentiment confirmé d'une indéniable débâcle face à un film qui tient à priori du gros nanar. Monté à l'envers, il a des allures de gros jouet démantibulé à la fois obèse et vide, sans plus rien de logique pour structurer son pugilat de nains, elfes, orques, trolls, on ne sait plus et on s'en fout.