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L’été de ses 22 ans, Nicole veut profiter de la maison de ses parents. Raté, car son frangin choisit ce moment pour débarquer à l’improviste avec son groupe de rock. Le Québécois Stéphane Lafleur capte cette zone de turbulences dans un noir et blanc atemporel et avec un sens du cadre qui évoque les vignettes graphiques de Wes Anderson. Comme chez le dandy texan, les saynètes absurdes ont une ligne claire, la mélancolie frayant avec la comédie et les enfants souffrant d’ une maturité précoce – le soupirant de l’héroïne, 10 ans, se voit ainsi doté d’une hilarante voix d’adulte. Attentif à la musique intérieure de ses personnages en quête d’harmonie, le réalisateur joue sur les dissonances plutôt que sur les décibels, livrant une comédie d’apprentissage au charme minimaliste.
Toutes les critiques de Tu dors Nicole
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Nicole s’ennuie l’été, dans une banlieue québécoise. Le miracle de la mise en scène délicate de Stéphane Lafleur fait que cet ennui n’est pas communicatif. Au contraire, son film est une comédie vivifiante et gracieuse.
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Sur un sujet simple et rebattu, Stéphane Lafleur réussit un film à la fois grave et espiègle, plein de petites inventions visuelles et sonores qui font de l’errance de Nicole un beau voyage sensoriel sur l’absurdité de la vie.
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Loin des répliques pétaradantes des comédies plus calibrées, le piquant du film vient aussi de cet humour placide, à froid. Sans l'affadir, il dédramatise l'amertume des premières désillusions, amoureuses et amicales. Et déniaise le récit d'apprentissage au féminin.
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Tout est ainsi indécis, indéterminé, vague, dans ce beau film québécois découvert à la Quinzaine des réalisateurs à Cannes, qui, s’il baigne dans l’entre-deux de la postadolescence, n’en est pas moins précis dans sa description du flou existentiel.
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Au prime abord, cette chronique de l'ennui ado sous un soleil noir peut sembler poseuse. Mais l'illusion est brève : ce climat somnambulique reflète le spleen existentiel de l'héroïne, aux aguets de l'étrangeté et du déraillement, attendant telle une princesse désenchantée qu'on vienne la délivrer de son grand sommeil.
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Stéphane Lafleur joue, en permanence, sur le décalage des situations, des dialogues, des personnages. Rien n’est prévisible. Son film navigue dans un perpétuel entre-deux où rien ne semble arrimé à du solide, du stable, du durable.
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Une exploration intelligente et subtile du passage à l’âge adulte (...) Coup de cœur.
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Cette chronique tendre ne manque pas de charme, grâce au bagout des deux jeunes et jolies actrices et à la classe de sa photographie en noir et blanc. Et si la deuxième partie manque un peu de nerf et d'énergie(...) on a envie de partager un nouvel été avec Nicole et Véronique, pour une virée à vélo au mini golf local.
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Il y a du Wenders et du Jarmush, un ton, un sens de l’errance, chez ce cinéaste attentif à sculpter une frémissante matière sonore et à plonger dans les zones d’ombres d’un noir et blanc contrasté. Il y a de ça et infiniment plus encore dans cette œuvre douce et moite, belle à se damner.
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Naviguant en équilibre sur le fil ténu du charme bizarroïde, TU DORS NICOLE peut nous faire à tout moment décrocher. Mais l’attention singulière du réalisateur aux corps de ses acteurs, la manière dont il réussit à écrire un film à la fois très concret et parfaitement en apesanteur, maintient l’attention.
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une comédie douce amère qui manque de consistance.
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Sous la lourdeur de cette ambiance chargée et morose, un cinéma atmosphérique s'installe. Déroutant et original.
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Un long-métrage un peu étouffé par l'exercice de style, mais étonnant par son ton singulier et pertinent.
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"Still Alice" s'adresse spécifiquement aux amateurs de mélodrame, qui y trouveront leur compte, notamment grâce à une impeccable Julianne Moore. Les autres risquent d'être parfois gênés par la tournure d'un récit qui cherche parfois une émotion un peu artificielle.
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L’impression d’inachevé propre à son âge comme au genre du film de vacances imprègne cette comédie du désœuvrement à combustion lente, au diapason de son héroïne indéchiffrable, prise dans un état de stase estivale.