Un conte d'été polonais

Andrzej Jakimowski transforme la triste banlieue polonaise en décor de campagne ensoleillé avec ses habitants originaux. S'appuyant sur le charme naturel des comédiens, il fait résonner des thèmes universels: l'éducation, la solidarité, la famille, à travers une symbolique parfois un peu lourde. Mais les cadrages s'attachent à la sensualité des gestes et révèlent de l'espoir dans les regards. Les dialogues tendres et la musique folklorique apportent un humour distancié qui fait de ce conte un charmant divertissement.

Un petit minot qui traîne et rêve; une vieille motocyclette pétaradante qui fait la course avec une loco, des petits soldats de plomb qu’une main d’enfant dépose sur une voie ferrée en attendant le passage des wagons, une jolie jeune femme blonde qui marche en talons hauts sur un trottoir ensoleillé, une autre presque fellinienne, pas trop regardante sur les hommes et qui provoque les premiers émois d’un adolescent. Voilà ce que propose ce bel été polonais en ce début d’automne 2008, Andrzej Jakimowski filme avec sensibilité deux mondes qui se côtoient : l’âme des habitants d’ une bourgade polonaise et l’univers ferroviaire qui la traverse, omniprésent et poétique du début à la fin de cette belle histoire. Tout cela sur une petite musique entraînante, sorte de barcarolle italienne. Une autre Pologne sur le grand écran, la chose est rare.