En adaptant le roman éponyme de Gérald Bronner, Douglas Attal s’amuse à éborgner le mythe des superhéros via une appropriation culturelle décalée.
Pour son premier long métrage, Douglas Attal s’attaque à Marvel et consorts, mais a l’intelligence de ne pas le faire frontalement, préférant sans doute la maîtrise du terrain, et cela ne fonctionne pas si mal. L’action se situe dans un futur proche où les super pouvoirs sont banalisés. Deux flics (Pio Marmaï et Vimala Pons) enquêtent sur une drogue qui en procure à ceux qui en sont naturellement dépourvus. Spontanément, le propos du film ne respire pas franchement l’originalité si ce n’est que l’histoire se passe à Paris et que ces superhéros sont interprétés par Benoît Poelvoorde et Leïla Bekhti. Même si on sent parfois les acteurs perdus dans leurs combinaisons moulantes et si certains rebondissements se révèlent assez prévisibles, l’humour référencé de Comment je suis devenu superhéros et son côté franchouillard assumé lorgnant vers Superdupont et Hero Corp constituent les bonnes surprises du film. C’est aussi sa limite. Car pour bien jouer avec les codes, il est préférable de parvenir à y apporter sa petite touche à soi, au risque d’enfoncer des portes ouvertes et de se perdre dans le déjà-vu. Un comble quand on fait un super-film, made in France. Voilà pourquoi si on peut saluer le geste, l’ambition, le fait que l’auteur connaisse le sujet sur le bout des doigts, on reste un peu sur sa faim. Sans doute parce que dans l’expression « film de superhéros français », le mot « français » finit par primer sur tout le reste.
Comment je suis devenu super-héros de Douglas Attal - Avec Pio Marmai, Benoît Poelvoorde, Leïla Bekhti, Swann Arlaud... - Durée 1h37 - Disponible sur Netflix depuis le 9 juillet 2021
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