Ce qu’il faut voir ou pas cette semaine.
L’ÉVENEMENT
VALERIAN ET LA CITE DES MILLE PLANETES ★★★☆☆
De Luc Besson
L’essentiel
La première partie de Valérian est brillante, réunissant les deux grands principes de la science-fiction, la prospection et le délire ; lorsque Besson ne raconte rien ou pas grand-chose (la séquence du "Big Market" ou la traque d'un truc entre deux niveaux de réalité), se laissant aller à son un "déréglement de tous les sens", on plane très haut, dans une SF psychédélique carburant à la vignette colorée et pop. Mais à la fin, dès que le carcan du scénario (prévisible et déjà vu) se referme, la chute fait mal. Dommage, mais ce n'est pas une raison pour ignorer ce geste de cinéma mégalo et unique dans les annales françaises.
Sylvestre Picard
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PREMIÈRE A AIMÉ
LES AS DE LA JUNGLE ★★★★☆
De David Alaux
Un pingouin nommé Maurice qui se prend pour un tigre (et dont le meilleur pote est un poisson rouge dans un bocal) rassemble une équipe d'animaux pour jouer aux superhéros face à un koala maléfique. On ne connaissait pas la série télé Les As de la jungle ; pas grave, la version cinéma, délirante, colorée et surtout très drôle se suffit largement à elle-même. Les vannes agissent sur plusieurs niveaux en fonction de l'âge du spectateur : plaisant à tous les âges, Les As de la jungle ratisse largement et efficacement.
Sylvestre Picard
WALK WITH ME ★★★★☆
De Lisa Ohlin
Vous pensiez avoir tout vu sur les conflits modernes, le stress post-traumatique et la reconstruction des soldats revenus du front ? La réalisatrice suédoise Lisa Ohlin parvient pourtant à trouver un angle original pour aborder ce sujet douloureux. Partant d’une expérience personnelle, elle a découvert que des danseurs du Danish Royal Ballet participaient à des séances de rééducations de soldats gravement traumatisés, en leur transmettant leurs connaissances sur la maîtrise du corps et de l’esprit. (...) Cette bonne idée permet à la réalisatrice de faire s’affronter deux personnalités que tout semble opposer : la grâce de la danse vs. la violence de la guerre, la maîtrise soi vs. le découragement… Elle prend son temps, et peu à peu, les deux univers se lient, et donnent les plus belles scènes du film : les entraînements en vue d’un futur ballet se mêlent à la rééducation du héros de façon poétique.
Elodie Bardinet
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PEGGY GUGGENHEIM, LA COLLECTIONNEUSE ★★★☆☆
De Lisa Immordino Vreeland
Indissociable de l’histoire de l’Art Moderne, la mécène et collectionneuse Peggy Guggenheim est ici en quelque sorte ressuscitée trente-huit ans après sa mort : la réalisatrice a retrouvé les cassettes -qu’on croyait perdues- de sa dernière interview accordée à sa biographe américaine. C’est donc d’outre-tombe que nous parvient la voix fatiguée de celle qui accompagna la révolution dada et abstraite et qui découvrit Jackson Pollock. Habile montage d’archives et d’interviews de ceux qui l’ont côtoyée, le documentaire insère ponctuellement cette voix fantôme pour rétablir certaines vérités ou en divulguer d’autres (« j’ai couché une fois avec Jackson mais je ne veux pas que ça apparaisse dans ma biographie »). De cette existence éminemment romanesque, marquée par de très grands malheurs (son père mourut à bord du Titanic, sa sœur aînée en couches, sa fille se suicida), le documentaire, passionnant, retient que Peggy Guggenheim vécut d’abord et avant tout pour l’art, au milieu d’amants célèbres narcissiques et de chiens fidèles.
Christophe Narbonne
PREMIÈRE A MOYENNEMENT AIMÉ
TRANSFIGURATION ★★☆☆☆
De Michael O'Shea
Un ado orphelin du Queens se fascine pour les vampires à tel point qu'il va se prendre pour un vrai suceur de sang : l'idée de départ de Transfiguration n'est pas si mauvaise, mais comme s'il avait peur de tomber dans le Z vampirique (on s'explique mal le caméo de Lloyd "Troma" Kaufman), le réalisateur Michael O'Shea se laisse contaminer par le réalisme grisâtre et livre un film anémique. On est loin de la promesse du pitch : The Wire avec des dents pointues.
Sylvestre Picard
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