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Il y a quinze ans, les frères Dardenne faisaient de Rosetta, cette affranchie mal peignée et mal embouchée, le symbole du « peuple de la démerde » prêt à tout pour s’en sortir, quitte à abandonner en route un bout de son âme. Rosetta, c’était le monstre honteux enfanté par les années fric, le dommage collatéral du capitalisme sauvage, dont il reprenait à son compte le cynisme et l’aveuglement jusqu’au-boutiste. Depuis, au « tout est permis » et au « chacun pour soi » a succédé le « bien-vivre ensemble ». La crise a refroidi les ardeurs les plus ancrées et a transformé le peuple de la démerde en masse solidaire et droite. Gravement dépressive, Sandra passe ainsi toute la durée du film à se redresser dignement dans l’adversité quand la volontaire Rosetta se tassait de plus en plus sous le poids de sa culpabilité. Dans la filmographie des Dardenne, riche en drames sociaux « no future », Deux Jours, une nuit marque un tournant dialectique assez net. Fidèles à leurs idéaux, les frères
belges ont compris que l’époque était au dialogue âpre mais concerté et non plus au repli sur soi suicidaire ou à la fuite en avant. Cela se traduit par une narration moins directe, un rythme moins soutenu et une mise en scène moins punchy qui pourront déconcerter de prime abord. Comme tous les films de rupture, Deux Jours, une nuit, porté par l’interprétation retenue de Marion Cotillard, est une belle promesse de renouvellement. On a hâte de voir la suite.
Toutes les critiques de Deux jours, une nuit
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Comme d'habitude, les frères Dardenne construisent leur film sur un argument simple. Et comme d'habitude c'est une claque en plein coeur.
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Nouveau film splendide des frères Dardenne, avec une Marion Cotillard sensationnelle...
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Les frères Dardenne s’attaquent à un sujet d’actualité brûlant et offrent à Marion Cotillard un rôle fort de femme simple qui y croit encore et se bat seule face à l’adversité. Puissant !
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Deux jours, une nuit en est une déflagration dont l'intensité peut se comparer à celle produite par Rosetta, qui déboula sur la Croisette en 1999 et leur valut leur première Palme. Le génie de ce film est d'avoir trouvé, comme dans Rosetta, une situation qui résume avec acuité l'essence du mal des sociétés néolibérales, tout en présentant une dramaturgie exceptionnelle.
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Un film magnifique.
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Les frères Dardenne créent en virtuoses un suspense haletant à partir du quotidien. (...) Marion Cotillard est à son meilleur, jouant le manque de confiance en soi avec une empathie profonde.
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Beaucoup d’intelligence et de finesse dans ce film, où l’héroïne ne porte aucun jugement sur le choix de ses collègues. Le suspense est aussi présent lors des rencontres intenses et face à la fragilité de Sandra. Ira-t-elle jusqu’au bout de ce week-end ? Quant à Marion Cotillard, elle est bouleversante et d’une justesse remarquable.
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Sans les moindres effets spéciaux et avec un budget costumes extrêmement modéré, Deux jours, une nuit prend aux tripes avec violence, gifle nos sensibilités cognitives et confère à Sandra le charisme et l’aura d’une Wonder Woman.
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Un porte-à-porte cruel, mais très riche en situations humaines filmées ici avec l’habituelle force réaliste des frères Dardenne (Rosetta, L’Enfant, Le Gamin au vélo), et portées par une Marion Cotillard poignante
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Mené comme un thriller sur des individus qui refusent de finir broyés dans le compresseur social, le film offre à Marion Cotillard un rôle qu'elle tient avec intensité. Cela pourrait lui valoir un prix d'interprétation à Cannes. Seul bémol : le choix de dialogues répétitifs pour expliquer la quête de Sandra. Mais les Dardenne les ont voulus ainsi pour mieux nous emporter dans cette vague de douleur, de générosité, d'espoir et de solidarité qui fait chaud au cœur.
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Le film, d’une profonde humanité, doit évidemment beaucoup à la performance de l’actrice, quasiment de tous les plans. Filmée sans fard, elle fait preuve d’un naturel et d’une intensité incroyables, passant de l’espoir à l’abattement avec autant de force. (...) Allez le voir !
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Ce désarroi et l’impression de mendier pour pouvoir travailler sculptent le corps et le visage de Cotillard. Son interprétation est magnifique. Et si on voit l’actrice Marion Cotillard au début du film, elle s’efface en moins d’un quart d’heure pour laisser vibrer Sandra.
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Avec Deux jours, une nuit, les frères Dardenne continuent le combat, avec à leurs côtés une Marion Cotillard impeccable de justesse. Une fable digne et épurée sur l'individualisme contemporain.
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Deux jours, une nuit est un film intense et brillant porté par une comédienne lumineuse. On sort galvanisé de cette fable tonique qui défend des notions comme la lutte sociale et la solidarité...
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Marion Cotillard joue juste et confère de la vérité aux situations, notamment dans les scènes familiales. Sous le charme de la comédienne, les Dardenne se perdent dans la contemplation. Ils se sont fait plaisir, mais oublient le spectateur entre deux portes.
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Avec une intrigue limpide, une mise en scène d’une sobriété infinie, des dialogues qui sonnent tous très juste et un axe fort constitué par le couple Cotillard/Rongione, c’est encore un très grand film que les frères Dardenne nous proposent.
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Deux jours, une nuit, s’il n’a pas la force désespérée de leurs précédents films, dresse un constat implacable du monde du travail et brosse un magnifique portrait de femme porté par une Marion Cotillard entre ferveur et renoncement.
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Cela a d'ailleurs toujours été le point fort du cinéma des Frères, cette aptitude à traquer le réel sans jamais dévier (...).
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Jean-Pierre et Luc Dardenne ne font aucune concession susceptible d'entraver l'intégrité de leur regard sur le monde, la force intrinsèque de leurs personnages, la chorégraphie humaine qui anime leur mise en scène. Un récit implacable, bâti sur le suspense d'un compte à rebours.
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Si l'on pouvait craindre une histoire tire-larmes, à aucun moment les Dardenne n’optent pour la facilité du portrait en noir et blanc. Tout reste dans la nuance, très crédible.
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Il y a, dans "Deux jours, une nuit", une façon élégante de laisser poindre la métaphore dans un cinéma qui ne l'admet pas a priori, puisque les frères Dardenne mettent le réel en scène comme ce qui n'a aucun équivalent.
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Le récit achoppe sur un schéma répétitif qui voit notre héroïne redire les mêmes mots à chacune de ses nouvelles visites. Un mal mineur. Car la conviction dont fait preuve Marion Cotillard, vaillant petit soldat confronté à l’horreur économique, emporte tout sur son passage. Et puis, ce n’est pas si souvent, il fait soleil dans un films de Dardenne.
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Une fable bouleversante sur la violence du monde de l’entreprise : la puissance du système Dardenne à plein régime.
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Entre thriller social et survival movie, le 9e film des frères Dardenne bouleverse sans pathos et transmet un sublime message d’espoir transcendé par une vibrante Marion Cotillard.
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Le cinéma-vérité des frères Dardenne, (...), prend toujours aux tripes, mais sans jamais verser dans l’émotion facile. En accompagnant Marion Cotillard dans son chemin de croix, sans discours, tout est dit sur la crise, la dureté du monde du travail. En rupture de glam, la comédienne nous chavire.
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Hélas, il n’y a pas l’énergie du désespoir. Bien sûr, l’apathie est éloquente : qui veut encore se battre dans cette société qui ressemble de plus en plus à une chaîne alimentaire cautionnée par tous ? Mais à l’écran, on aurait aimé plus de colère. Dans la prestation de Marion Cotillard (de tous les plans), il y a trop d’accablement, pas assez de force. Et malheureusement, l’actrice ne s’efface que rarement derrière son rôle. Une tiédeur décevante, d’autant plus soulignée lors d’un dénouement un peu facile.
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Récit sur les aléas de la solidarité entre petites gens, par le passé valeur prolétarienne fondamentale, "Deux jours, une nuit" stigmatise les temps nouveaux, où l'individualisme prime sur le partage. Sans pour autant tomber dans le pessimisme. La morale du film stigmatise l'effort sur soi nécessaire pour ne pas sombrer dans le désespoir, afin de s'en sortir.
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Malgré une superbe prestation de Marion Cotillard, le film s'épuise à cause d'un effet de répétition.