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Quel personnage est le plus fragile de tous ? En suivant un pharmacien, une jeune héroïnomane, un flic, une jeune fille paumée, un réalisateur, une mamie mal dans sa peau, on perçoit quelques moments, on partage des bouts de vie. Et ça marche puisqu’on regarde ce film choral entre rires et larmes. Mais au bout d’un certain temps, on regrette que le réalisateur n’aille pas plus loin dans le scénario, ne travaille pas plus ses personnages, mais les laisse suivre leur bout de chemin, tous seuls. Il manque donc quelque chose à ce film pour qu’il entre dans la cour des grands.
Toutes les critiques de Fragile(S)
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Des destins s’entrecroisent, des solitudes se rencontrent et les jeux du hasard et de la vie bousculent, bouleversent plusieurs destinées. Voilà sur nos écrans de cinéma ces « Fragile(s) ». Mais qui sont-ils, qui sont-elles tous et toutes? Ces fragile(s) qui nous touchent tant, en voici quelques-uns : Yves déjà, (Jean-Pierre Darroussin) pharmacien solitaire qui rencontre Nina (Marie Gillain) une autre solitude. Puis Paul (François Berléand) un cinéaste qui a du mal à croire en son dernier film qui est un échec, et à se « vendre » dans un festival. Belles et drôles séquences avec François Berléand dans son hôtel, « Lost in translation » à Lisbonne, en tous cas un superbe numéro d’acteur. (…) Ce film « choral », nous dit que nous avons bien le droit de lâcher parfois ce terrible navire lié au « marché » et à la compétition, pour vivre pleinement ces moments rares, terriblement humains que sont les tempêtes de nos vies et que nous devons coûte que coûte parfois traverser.
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Un film choral de plus, se dit-on d’abord, où chaque figure finit par croiser les autres à la faveur d’astuces scénaristiques : rien de bien neuf, des personnages déjà vus bien qu’impeccablement interprétés (notamment Berléand en loser grognon et dépressif), des couples artificiellement bricolés (Jacques Gamblin-Caroline Cellier). La cause semble entendue quand, miracle, le film s’anime.A mesure qu’ils livrent leurs secrets, les personnages du pharmacien à la blessure secrète (Darroussin) et de la jeune mère héroïnomane (touchante Marie Gillain) prennent corps au cours d’un tête-à-tête nocturne, et leur improbable tandem fait enfin surgir un peu de grâce et d’émotion dans ce film impressionniste. Dommage que ce soit dans la dernière demi-heure.
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Le malheur est que le succès de ce dernier [Short Cuts de Robert Altman] engendra une kyrielle d'avatars plus insipides les uns que les autres, dont la vogue n'est hélas pas éteinte. Fragile(s) en est, cette semaine, le désespérant exemple, dont le choral mérite tout au plus une pieuse sourdine.