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Au fil d’une série de tableaux qui révèlent un personnage plus proche de ses voisins étrangers que de sa famille, Clint couvre
un registre très étendu qui va du comique au drame intimiste. Kowalski apparaît alors comme une synthèse des rôles eastwoodiens les plus emblématiques. Il a un peu de l’inspecteur Harry avec son pragmatisme brutal et impulsif ; un peu du hors-la-loi Munny, hanté par son passé dans Impitoyable ; et un peu de l’entraîneur Dunn de Million Dollar Baby, fâché avec sa famille et sceptique vis-à-vis de sa religion. La stupéfiante conclusion a des implications historiques et personnelles qui dépassent le simple cadre de ce film. Elle traduit de façon vertigineuse le regard porté par un artiste sur son œuvre, à la fois comme acteur et comme réalisateur. Définitivement, le dernier des géants.
Toutes les critiques de Gran Torino
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Vous l'avez compris, ce Gran Torino, c'est un peu tous les visages des personnages incarnés à l'écran par Clint Eastwood. A 78 ans, est-ce sa manière à lui de faire la synthèse d'une vie made in Hollywood ? On mesure en tout cas le lien solide et complice établi avec le spectateur depuis des décennies. Un Clint Eastwood au sommet de sa magnificence.
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Cette réflexion sur les préjugés, la religion, la défiance absurde des minorités ethniques est mise en scène avec le classicisme impeccable dont Eastwood sait faire preuve, un flegme et une liberté inouïs qui l'autorisent à faire l'impasse sur des morceaux de bravoure trop attendus et à ironiser sur la conversion de l'acariâtre. (...) Gran Torino est l'un des grands films de l'acteur comme du réalisateur.
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Une fois de plus, voilà sur les écrans une grande leçon de cinéma signée du dernier des géants. Certainement l’un de ses plus beaux films avec Chasseur blanc, cœur noir, Sur la route de Madison et Million dollar baby. On peut voir comme un privilège, en cet hiver 2009, le fait que cet immense cinéaste filme et traite encore les thèmes qui lui sont chers, ou encore le voir donner la réplique à de jeunes acteurs de ce début de siècle. Son style calme et tranquille, sans effets de manches ni esbroufe, appartient définitivement à l’Amérique d’hier et de l’âge d‘or d’Hollywood, Ford, Hawks, Huston semblent veiller sur lui. Courez-voir ce film, cette force tranquille magnifiquement mise en scène qui doucement mais sûrement avance vers une émotion pudique et distante même, mais qui touche et bouleverse le spectateur. Une chose est sûre : quand Mr Clint Eastwood nous quittera, qu’il filera définitivement à toute allure et pour toujours au volant de sa Gran Torino, lui et son cinéma nous manqueront terriblement.
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Impressionnant. Comme les grands vins, qui se bonifient avec le temps, Clint Eastwood livre l'une de ses meilleures réalisation. Clint Eastwood se paye le luxe de "tuer" l'inspecteur Harry, le personnage qui l'a fait star, en signant un grand film humaniste aux sentiments apaisés.
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Tendu, émouvant drôle aussi malgré la violence en embuscade, Gran Torino est l'œuvre d'un cinéaste majeur : d'un pitch minimaliste, il fait un grand moment de cinéma, un requiem dont on ressort la gorge serrée. La dimension testamentaire n'y est pas étrangère. Mais si Eastwood fait ici symboliquement son adieu aux armes, le dernier géant d'Hollywood n'a pas fini, derrière le viseur de sa caméra, de nous toucher au cœur.
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La rumeur annonçait un film rance, déterrant le Clint Eastwood de L'Inspecteur Harry pour un dernier « nettoyage » à sa manière virile. Intox. Si Gran Torino cite implicitement le justicier des années 70, c'est plutôt pour le trahir, en le rédimant. Par ailleurs, c'est un film nettement plus vivant, plus ouvert sur le monde et plus incarné que L'Echange, sorti cet automne. Et aussi plus modeste que Million Dollar Baby ou Mystic River, qui postulaient au statut de grand classique.(...) Ce qui transcende alors la mécanique d'un scénario un peu prévisible, c'est le soin émouvant avec lequel Eastwood peaufine sa statue, son legs. Moins de narcissisme (un peu encore quand même) et davantage de souci du monde après lui...
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Quand un réalisateur-acteur de la trempe de Clint Eastwood se met en tête de manipuler les pires clichés avec jubilation, c'est pour les retourner contre eux-mêmes. Avec malice, il nous distille une belle leçon d'humanité ... et d'humilité.