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Élevée à Bayeux par sa mère au chômage, Alice intègre grâce à Agnès une école d’art à Paris. Elle change de milieu, tombe amoureuse d’Antoine, le fils de sa bienfaitrice, grandit. Cette chronique d’une initiation sociale et sentimentale, c’est Alice au pays de la bourgeoisie. Mais il y a un prix à payer : timide, la jeune femme de 20 ans a du mal à trouver sa place. Peu à l’aise dans son milieu d’adoption, soudain perdue au sein de sa propre famille. Très inspiré de La Dentellière, de Claude Goretta, le quatrième long de Julie Lopes Curval (Caméra d’or à Cannes en 2002 avec Bord de mer) vaut surtout par l’effet des vases communicants car Antoine ne façonne pas Alice, il apprend d’elle et s’émancipe également de ses parents grâce à leur histoire. Malgré un aspect binaire trop appuyé dans l’écriture, l’ensemble a une grâce et un charme surannés. Il vient de la broderie, métier que choisit l’héroïne, mais aussi d’une faculté à employer des expressions d’autrefois, telle celle qui donne son titre au film. Les jeunes acteurs sont remarquables, et les deux mères – Aurélia Petit et Stéphane Bissot – s’incarnent avec une grande délicatesse.
Toutes les critiques de Le beau monde
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Julie Lopes Curval montre avec finesse et romantisme la rencontre de deux classes. Ana Girardot est parfaite en amoureuse contemplative.
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Ana Girardot est merveilleuse de subtilité.
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C’est le 5ème long-métrage de Julie Lopes-Curval : un joli film qui revisite de façon juste et touchante l’éternelle histoire de l’amour entravé par les conventions sociales.
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Un joli récit d'apprentissage qui fait dans la dentelle.
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Voilà un beau film français servi par une direction d'acteurs impeccable. Lumineuse et fragile, Ana Girardot est une pépite. Bastien Bouillon, une révélation. « Le Beau Monde » pourrait être issu d'un roman d'Alberto Moravia.
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Les conflits, inévitables, ne sont pas toujours filmés par Julie Lopes-Curval avec la force dramatique nécessaire. Sa mise en scène se déploie mieux dans le registre de la retenue, du secret, qu'elle affectionne autant que son héroïne, délicate et fragile comme ses broderies. Car le "Beau monde" raconte aussi la nostalgie qui naît au début de l'âge adulte : en même temps qu'Alice noue les fils de son nouveau destin, elle en laisse d'autres se dénouer...
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Grâce à des personnages principaux et secondaires finement brossés, l'histoire gagne en crédibilité et en intérêt. Mais à vouloir aller trop vite en utilisant d'audacieuses ellipses,la réalisatrice frustre le spectateur qui aurait aimé en savoir et en voir un peu plus.
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Même les conversations d’Alice avec ce sympathique parfumeur joué par Sergi López sont celles d’un téléfilm luxueux, pas toujours désagréable, mais plat dans son ensemble.
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« Le Beau Monde » : une histoire d'amour sur fond de catégories sociales. Le film joue une partition mesurée et ouverte, mais a du mal à s'extirper des clichés dans la caractérisation des personnages.
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Entrelacs artistico-amoureux sur fond de lutte des classes soft. Il y a quelque chose de suranné dans le titre "Le Beau Monde", qui est révélateur des problématiques un peu mollassonnes de cette histoire. (...) Ici, la chair n'est pas au programme. Elle est vaguement remplacée par un travail sur la texture textile et le paysage. Mouais...
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Délicat et feutré. Quelques mois après "Pas son genre", de Lucas Belvaux, la réalisatrice de "Mères et filles" brode une fiction sur la différence de classes avec une délicatesse feutrée non exempte de lucidité acerbe où les rapports de force, inhérents et insidieux, ponctuent le parcours initiatique de l’héroïne.