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Le respect que l’on doit au cinéma iranien et au sort de ses auteurs ne doit pas évacuer l’honnêteté critique. Témoin ce road-movie, presque caricatural à force de tics formels et de langueur narrative, où un couple de sourds-muets (langage des signes sous-titré à la clé, même lorsqu’ils ne sont pas à l’image) se demande au cours d’un trajet en voiture (qui avale les kilomètres et tombe en panne en temps réel) comment annoncer à un gamin la mort de ses parents tout en lavant au passage son propre linge sale. Cohérent, certes, mais exténuant.
Toutes les critiques de Querelles
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Ce premier film très proche des expérimentations d’Abbas Kiarostami touche le coeur du spectateur grâce à une approche psychologique tout en nuances et une poésie de l’épure.
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(...) une splendide peinture de l'Iran, pays qui se profile à travers des paysages d'un vert doux et lumineux. Plus que tout, ces interminables nappes d'herbes folles donnent envie de voir en elles la promesse d'un nouveau printemps.
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Pour son premier film, l'Iranien Morteza Farshbaf (ancien collaborateur d'Abbas Kiarostami) ne choisit pas exactement la voie de la facilité. Avec cette histoire plus que tragique, le cinéaste semble prendre plaisir à accumuler les difficultés : un argument propice à toutes les surenchères larmoyantes, un dispositif austère (le huis clos de la voiture) et, surtout, des personnages ne communiquant qu'en langue des signes... Bonne surprise : le metteur en scène se joue de ces écueils et signe un road movie initiatique qui témoigne de son inspiration et de son étonnante capacité à tirer le meilleur parti de ses acteurs non professionnels.
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Pour son premier long-métrage, Morteza Farshbaf, impose tout de suite une mise en scène intriguante (...) Ce film, à la remarquable beauté plastique, fait songer à Abbas Kiarostami (« le Goût de la cerise ») mais aussi à Asghar Farhadi (« A propos d’Elly ») pour la façon subtile dont il traite la lâcheté des grands et leurs faux-semblants (...). Farshbaf appuie un peu fortement ses symboles mais c’est là péché véniel.
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Un sujet cocasse, une mise en scène subtile (...)
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Le principe frise un maniérisme opposé à la rigueur d'Asghar Farhadi ("Une séparation"), référence évidente des nouveaux cinéastes iraniens. Dont ce Morteza Farshbaf qui ne manque toutefois pas de brio.
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Pour son premier film, le disciple a bien retenu les leçons [d'Abbas Kiarostami] : acteurs non professionnels (très bons), scènes à bord d'une voiture, rôle central tenu par un enfant... C'est plutôt bien imité, parfois au bord du plagiat. (...) Belle tentative de suspense psychologique qui, sur la durée, tourne un peu en rond.
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Sur le sujet de l'incommunicabilité et du deuil, "Querelles" possède une originalité certaine en termes de mise en scène, mais cette histoire touchante demeure bien fragile dans sa capacité à exister sur la durée d'un long-métrage.
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En tant que "film-automobile", on croit d'abord à du Kiarostami version pub, puis le jeune Frashbaf réussit à imposer son propre rythme de croisière. Bancal mais touchant !
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Morteza Farshbaf n'est hélas ni Abbas Kiarostami ni Asghar Farhadi. Les paysages défilent mais le voyage est très, très long!
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Le couple moteur de ce road-movie est sourd-muet. (...) Cette caractéristique des personnages, alimentant un discours maladroit sur l'incommunicabilité, est surtout une gageure formelle, propice à des effets de mise en scène souvent gratuits. (...) Quand le film se tourne enfin vers son véritable sujet, (...) c'est pour en tirer un suspense d'assez mauvais goût.
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Les ombres tutélaires d'Abbas Kiarostami et de Asghar Farhadi - auxquels on pense beaucoup et trop - hantent ce premier long métrage trop volontariste pour convaincre. Morteza Farshbaf file sans légèreté une métaphore sur l'incommunicabilité et n'affirme pas encore d'identité propre. La prochaine fois, il lui faudra fuir la caricature pour s'affranchir de ses maîtres.