"Je ne pense pas qu'on aurait perdu la moindre entrée".
On pensait que le débat Cannes/Netflix était mort et enterré, mais Vincent Maraval vient de remettre une pièce dans la machine. Dans un entretien accordé à Indiewire, le co-fondateur de Wild Bunch révèle enfin qu’il avait un plan un peu fou pour le dernier Jean-Luc Godard, Le Livre d’image, incluant le géant de la SVOD :
"Le film n’était pas prêt, donc on n’a pas pu leur montrer. J’aurai aimé avoir le film de Godard sur Netflix pendant les 10 jours du Festival de Cannes, et le jour de la projection, le sortir en salles en France."
L’argument de Maraval, c’est qu’une diffusion temporaire du Godard sur Netflix n'aurait absolument pas impacté sa carrière au cinéma. "Je ne pense pas qu’on aurait perdu la moindre entrée en mettant le film de Godard sur Netflix pendant 10 jours. On aurait fait les mêmes chiffres que sur les derniers Godard", assure le directeur des ventes internationales de Wild Bunch, qui a présenté les quatre derniers films du réalisateur à Cannes.
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Vincent Maraval n’a donc pas pu mener à bout son idée, mais ce n’était de toute façon la bonne année vu comme les relations entre Cannes et Netflix se sont envenimées. Une situation qu’il déplore d’ailleurs :
"C’est stupide pour les deux parties. Il n’y avait rien de mal, si ce n’est qu’une compagnie américaine n’est pas la bienvenue. C’est le cœur du problème. C’est américain, on les déteste, on ne veut pas qu’ils viennent sur notre marché. C’est une peur quasi similaire à celle qu’on ressent pour les immigrants : ‘on ne veut pas d’eux ici !’".
Mais s’il déplore l’hostilité anti-Netflix, Maraval regrette également l’attitude de la plateforme qui boycotte en retour le Festival de Cannes. "Netflix qui dit ‘on ne donne plus nos films à Cannes’, c’est aussi stupide. Je crois que Netlix s’est mis tout seul dans la position du méchant."
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