Ce film original, signé du génial réalisateur de L'Attaque des Titans, est visuellement époustouflant. Mais son atmosphère over-poétique bascule dans un lyrisme nunuche.
Tetsurō Araki est l'un des réalisateurs d'animés les plus influents des dix dernières années. Après avoir signé l'intégralité de la série Death Note et les meilleures saisons de L'Attaque des Titans, le cinéaste japonais offre aujourd'hui à Netflix Bubble, un film original visuellement magnifique, mais trop tendre sur le fond.
Il y a cinq ans, des bulles d'origine inconnue sont tombées du ciel, sur Tokyo, déformant la gravité de la ville. Une pluie féerique qui a rapidement viré à la catastrophe biblique, quand elles ont éclaté et inondé la capitale nippone, la rendant inhabitable. Dans ce décor urbain où la nature a repris ses droits, des bandes d'ados orphelins s'affrontent dans des "Battlekour", des épreuves de Parkour dantesques admirablement mises en scènes.
Des séquences de voltiges qui donnent le vertige, dans la veine de ce que Wit Studio avait déjà su faire avec les bataillons d’exploration de L'Attaque des Titans. C'est spectaculaire, original et somptueusement mis en musique par une bande son omniprésente signée Hiroyuki Sawano. Comme souvent dans les animés, elle appuie un peu plus la beauté des images. Plus encore dans Bubble, où tout n'est que poésie voluptueuse, un décor au charme fou et à l'ambiance envoûtante.
Dommage que tout cela ne serve pas à grand-chose. Cette atmosphère onirique n'est en fait qu'un prétexte à une romance un peu nunuche, analogie lourdingue de La Petite Sirène, répétée en boucle par une jeune fille de l'eau à la fragilité exacerbée, plus souffreteuse qu'une princesse Disney du milieu du XXe siècle. Araki mise absolument tout sur une forme de lyrisme qui finit par se regarder le nombril et par tourner en rond. La bulle est vraiment jolie mais comme toutes les bulles, à force de jouer avec, celle de Bubble finit par éclater.
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