Il y a 30 ans, Jim Carrey était seulement connu comme "le mec blanc d'In Living Colors", se souviennent les créateurs de cette comédie culte.
Gros succès de l'année 1994 au cinéma (il rapporta plus de 350 millions de dollars dans le monde), The Mask reviendra ce soir sur C8, suivi de sa suite, bien moins réussie, Le Fils du Mask (2005). Durant l'été 2019, à l'occasion de son 25e anniversaire, ses créateurs avaient raconté ses coulisses à The Forbes. Voici un extrait consacré à son casting.
A l'origine, The Mask était le héros d'une série de BD de Mike Richardson pour Dark Horse Comics. Ou plutôt l'anti-héros, son personnage de banquier lambda nommé Stanley Ipkis devenant ultra-violent dès qu'il enfilait le masque de Loki. Une sorte de Joker à l'humour très sombre, qui devait au départ devenir le protagoniste d'une série de films comico-horrifiques destinée à effrayer les ados, dans la veine de Freddy Les Griffes de la nuit.
En cours d'écriture, le concept a changé, au point de devenir une production familiale, qui serait portée par un futur roi de la comédie : Jim Carrey. Le tout pour un budget serré : bien que les effets spéciaux créés par ILM aient coûté un peu cher (ce qui leur permet d'être encore convaincants aujourd'hui), The Mask a été conçu comme une production indépendante, restant en dessous des 25 millions de dollars de budget. Une somme qui deviendra par la suite le cachet de l'acteur, devenu une star du jour au lendemain grâce aux cartons simultanés de ce film, de Dumb and Dumber et d'Ace Ventura.
C'est le producteur Mike DeLuca, de New Line, qui l'avait repéré dans le cadre de l'émission des frères Wayans In Living Colors et avait envoyé un "best-of" de ses sketchs aux créateurs de The Mask pour savoir si "le mec blanc de l'émission" correspondrait au rôle. Avant lui, les comédiens Rick Moranis, Martin Short et Robin Williams avaient été évoqués par la production, mais s'ils avaient signé, alors le film aurait coûté plus cher à fabriquer : ils étaient à l'époque tous les trois très célèbres, forts des succès de Chérie, j'ai rétréci les gosses, L'Aventure intérieure ou Madame Doubtfire.
"J'ai vu son sketch d'In Living Colors où il parodiait My Left Foot, se souvient Richardson à propos de Carrey. C'était un tel contorsionniste ! J'étais mort de rire. J'ai appelé Mike pour lui dire : 'C'est lui ! C'est le Mask !' Jim était assez méconnu à l'époque. Quand je disais qu'il allait faire ce film, personne ne voyait qui c'était. Alors que, bien sûr, il était déjà incroyable."
"C'était une production à petit budget, confirme l'un de ses producteurs, Robert Engelman, et lui avait la physicalité et le talent comique pour le faire. Il a signé juste avant qu'Ace Ventura ne sorte, donc c'était un pari pour New Line. Mais il était parfait pour ce rôle, aucun doute là-dessus."
Le réalisateur Chuck Russell avoue de son côté qu'il avait deux acteurs en tête avant de rencontrer Jim Carrey : Nicolas Cage et Matthew Broderick. "Mais vraiment, on l'a finalement écrit pour Jim. Quand il l'a lu, il m'a d'ailleurs dit : 'Oh mon Dieu, on dirait que c'est écrit pour moi !', et je lui ai répondu : 'C'est le cas.' (...) J'avais croisé Nicolas Cage à un concert de Jerry Lewis et j'avais pensé qu'il aurait pu le faire aussi à ce moment-là de sa carrière." Grand fan de comics, l'acteur aujourd'hui célèbre pour ses rôles déjantés avait jusqu'ici multiplié les projets indé de qualité : Birdy, d'Alan Parker, Arizona Junior, des frères Coen, Sailor et Lula, de David Lynch...
Autre casting parfait : The Mask marque la première apparition au cinéma de Cameron Diaz, "splendiiide" en Tina Carlyle. Un rôle qui était très différent sur le papier, et destiné à Anna Nicole Smith (Y a-t-il un flic pour sauver Hollywood ?), qui l'a laissé tomber à la dernière minute. "Dans le scénario original, le personnage de Cameron Diaz était une gentille fille... qui cachait en fait la méchante, raconte Engelman. Mais ça ne marchait plus avec ce casting, car tout le monde tombait instantanément amoureux de Cameron Diaz. Personne ne la voyait comme une mauvaise personne. On a dû réécrire la majeure partie de son personnage en fonction de ça."
Russell ajoute à son propos qu'en plus d'avoir marqué toute l'équipe par son grand cœur et sa beauté, elle "était surtout très drôle. Marrante dès son premier jour de tournage, ce qui a apporté beaucoup de cœur au projet. On avait quelqu'un qui brillait, qui faisait rire tout le monde et se montrait toujours sous son meilleur jour. Pendant les répétitions, Jim Carrey était meilleur quand il faisait ses lectures avec elle. Ils avaient une véritable alchimie. Oui, ça existe."
Voici la bande-annonce de The Mask :
Jim Carrey partant pour une suite de The Mask, mais seulement avec le bon réalisateur
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